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One eternity later || Nathan J. Carter

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Swan Torres

Swan Torres

▲ Black Swan ▲


One eternity later || Nathan J. Carter 1600427261-f0ff4ca0e5aaba9aa7c233727f3afe56
Avatar & Copyright : Naomi Scott / Bazzart & Tumblr
Arrivée à Ottawa : 31/08/2020
Occupation : Espère faire de sa passion son métier
One eternity later || Nathan J. Carter 3xn5

Nathan
Event Halloween
Aidan
Ruby
Nathan & Naya & Isaac
Mes écrits : 378
Intervention de Nanabozo : Pas de problème viens quand tu veux


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MessageSujet: One eternity later || Nathan J. Carter One eternity later || Nathan J. Carter EmptyLun 26 Avr 2021 - 8:59



One eternity later..
Swan & Nathan

Un hurlement.  
D’abord timide puis déchirant, comme si sa provenance était incertaine. Comme si c’était le seul moyen d’exprimer le doute de ce moment suspendu dans le temps. L’horreur dans un cris. La douleur dans des aigues. Puis l’attente. Le néant, l’incompréhension. Le silence. Seul ma respiration me parvient, étouffée, la poitrine comprimée. L’atmosphère est aussi lourde que ce qui m‘écrase mes poumons, poids mort qui m’immobilise sur un sol cailleux.  
Une légère toux me brûle la gorge, mais impossible de m’apaiser. L’impression d’avoir avalé du sable, de la poussière...  
Obscurité, silence. Enfermée dans une boite noire sans pouvoir bouger. Paralysie du sommeil ? Incohérence. Ce n’est pas mon lit qui me broie le dos. Ce n’est pas ma couverture qui m’empêche de respirer... je n’ai jamais eu aussi froid entre les murs de ma chambre... Je n’ai jamais eu aussi froid.
Tant d’incohérences qui ajoutent un peu plus de trouble à ce moment. Tant d’incohérences qui m’inquiètent. Tant d’incohérences qui m’empêchent de reprendre mon souffle déjà si rare. Paralysée par l’effroi, je n’ai plus que mon ouïe et mon odorat comme seul repère. Le cri n’est plus. L’odeur du sang mêlé à la pluie embaume mes narines. Je bats des paupières pour chasser les goûtes qui s’abattent sur mon visage, toutefois incapable de lever le voile obscur qui me sépare de la réalité. Suis-je en train de mourir ? Le sang à un goût de cuivre dans ma bouche, rendant ma langue pâteuse et lourde comme de la pâte à modelé sèche. Je me suis mordue l’intérieur de la joue ? Je ne m’en rappelle pas. Peut-être pendant ma chute qui fait que je suis ainsi à terre... mais pourquoi ? Je déglutis douloureusement, me rendant compte de l’ironie de la situation. Trois ans auparavant, je laissais mon sang gire sur l’asphalte mouillée d’une route accidentée, incapable de bouger, incapable de parler. Juste contempler l’immensité d’un ciel nuageux qui pleurait sur mon corps abîmé, les yeux embués de larmes.  
Est-ce donc ainsi que je suis censé mourir ? La destinée dont je ne peux échapper ? Sans plus jamais pouvoir danser ? Un maigre sourire étire mes lèvres, mon nez me pique, mes yeux se remplissent de larmes. Fait chier bordel...ça ne devait pas se terminer comme ça... Pas avant que je ne dise à Nathan que je l’aime...

Nathan...
Nathan...
Où est Nathan ?
Ravivée par la chaleur que provoque ce prénom dans mon cœur, je m’agite légèrement. Ma main se met à griffer les graviers, mes jambes à s’agiter.
Nathan...
Je me cambre pour faire basculer le poids qui me maintient au sol, sans réel succès. L’odeur florale qui se dégage du poids me rappelle quelque chose. Souvenirs lointains liés à la musique, la beauté... un rayon de soleil qui sautille en hurlant mon prénom. Je fronce les sourcils, serre les paupières. Des souvenirs des souvenirs des souvenirs enrobés par le flou.
Nathan...
Je rejette la tête en arrière, inspirant une grande goulée d’air frais salvatrice.  
Nathan...
Dogme entêtant qui résonne dans ma tête, son visage qui apparaît derrière mes paupières. Pourquoi ne viens-tu pas à moi ? Tu disais que tu serais toujours là pour me sauver, que tu étais Spider-Man. Où es-tu ? Où es-tu alors que j’ai besoin de toi pour m’aider à respirer ? Les questions se déchaînent dans mon esprit alors que je lutte pour ma survie, déplaçant suffisamment ce que je devine être un corps inanimé. Corps inanimé, hurlement, fleurs, soleil, musique... un flash s’actionne dans mon esprit et un puzzle géant commence à se former derrière mes paupières. Le voile commence à se lever. Mes questions trouvent peu à peu de leurs réponses. Je me voie installé sur une chaise de bar, écoutant une blondinette à la voix grave chanter. Sa chanson me transporte, et pourtant le cœur n’y est pas. Nathan... le froid. La solitude, l’incertitude. Nathan...  
“ Il n’y a que toi dans ma vie “ …
Nathan...
Disparition, tension palpable...
Nathan...
Ma bouche chuchote son prénom, mais je n’ai plus de voix. Je commence à me souvenir peu à peu, à comprendre pourquoi je me sentais si mal en ouvrant les yeux sur le néant. Je comprends pourquoi je cherche son visage, le réconfort de ses bras. Je comprends pourquoi j’ai peur, pourquoi je ne sais pas si je vais le retrouver vivant et souriant sous mes yeux.  
Naya...
L’adrénaline soudaine qui m’envahit me permet de me défaire totalement de l’emprise de son corps inanimé. Son odeur est plus nette, mélangé à celle de sang frais. Je reconnaît que trop bien cette odeur...
Je rampe sur les graviers mouillés, m’écorchant les bras et les jambes. Le froid... j’ai perdu une chaussure... ? La pluie qui s’abat sur moi me le confirme, je suis bien trop peu habillée. Et le hurlement qui arrache à nouveau le calme de la nuit... est le miens.
Ma vision s’éclaircit, les gyrophares d’une ambulance m’éclairent comme un fard dans la nuit. Agenouillée et écorchée, je lève les yeux vers le ciel qui pleure encore sur mon corps. Mais quel soulagement de pouvoir voir, de pouvoir entendre... même si ce n’est que mon cri de douleur, mes larmes de peur. Je jette un coup d’œil par-dessus mon épaule dans l’espoir de voir Naya me sourire, me rassurer, me dire que tout va bien. Juste un regard pour apaiser mes peurs... mais elle est déjà transportée par un brancardier. Je le regarde partir avec elle dans les bras, sa longue chevelure blonde comme seul repère, esquissant un bref mouvement de protestation rapidement stoppé par un de ses collègues qui m’attrape par les épaules.

« Mademoiselle, vous allez bien ? » je fronce les sourcils en regardant l’homme qui me tient par les épaules pour m’empêcher de m’écrouler. J’ouvre légèrement la bouche, éblouie par la lumière d’une lampe de poche qui éclaire mon visage. Je ne peux plus parler, la voix enrouée par la poussière, par le sang. La douleur qui s’étend du poignet jusqu’à mon épaule est vive, mais ce n’est pas vitale. Il faut s’occuper de Naya... Où est Nathan ? Je le regarde, l’air d’un lapin pris dans les fards d’une voiture. Pitié, ne m’annoncez pas de mauvaises nouvelles... Une certaine agitation règne autour de moi, un attroupement s’est formé, des hommes en blanc viennent en aide aux blesser. Aux blesser ? Combien de temps je me suis évanouie ? Est-ce que Nathan est blessé... ?! Non, je crois que c’est surtout pour barrer la scène aux curieux. Mais Nathan ? Qu’en est-il de Nathan ? Je m’agite un peu, anxieuse de découvrir que je suis la seule à avoir survécu à la violence d’un monstre assoiffée de sang. Un soupire s’échappe de mes lèvres quand je me rends compte que rien n’y personne ne pourra m’apporter les réponses nécessaires à mon angoisse. Je suis seule. Et je suis fatiguée... tellement fatiguée. J’essuie mollement une larme qui a roulé sur ma joue. Le pompier doit voir ça comme positif car il n’insiste pas sur mon mutisme et m’aide à me relever en passant un bras sous ma taille. La fatigue a eu raison de mon corps, je peine à rester parfaitement debout et la tête commence à tourner. A quel moment j’ai autorisé que l’on remplace mes jambes par des marshmallows ? Bon, tant que je n’ai pas envie de vomir...

Le gentil monsieur me dépose à l’arrière d’une des ambulances à disposition et enroule une couverture autour de mes épaules avant de m’offrir un verre d’eau. Je suis couverte de sang, d’où l’odeur nauséabonde... mais ce n’est pas mon sang. Pas dans sa totalité en tout cas...
Je me souviens... Naya qui s’interpose entre l’homme et moi, recevant le coup de couteau à ma place. Giclée de sang, aveuglement, hurlement, noir complet. Je crois que dans le rebond de ma lame, je me suis fait taillader la joue... Je frissonne, me demandant bien comment la soirée avait pu tourner au cauchemar aussi rapidement. Pourquoi je n’attire que les catastrophes... les malades qui ne veulent s’en prendre qu’aux femmes sans défenses. Pourquoi il faut que je sois toujours dans les parages quand ça arrive... Cet incident ne fait que renforcer le traumatisme de souvenirs encore trop présents dans mon cœur. Distraitement, je pose une main sur mon ventre, le regard perdu dans le vide à compter. Je compte jusqu’à cent, jusqu’à trois cents, jusqu’à milles... écoutant d’une oreille l’agitation autour de moi. Je suis dans ma bulle... la police est arrivée ? Des hommes en bleu qui commencent à prendre à partis les éventuels témoins présents sur la scène Je n’ai pas envie d’être interrogée. C’est au moment où je lève les yeux au hasard vers la foule que je croise son regard. Mon cœur se gonfle et la chaleur se propage dans tout mon organisme. Nathan... il est vivant. Certainement interrogé, je ne peux pas me permettre de courir vers lui pour lui sauter dans les bras, bien que j’en meure d’envie, J’ai besoin qu’il me protège, me promette que ça n’arrivera plus...
Avec la mort d’Alphonso, je pensais mon calvaire terminé. J’avais tort. Il faut à présent que je m’inquiète des bourreaux des autres...

« Mademoiselle ? » demande un des policiers en se mettant entre Nathan et moi, me barrant la vue. Il n’a pas l’air méchant mais je commence déjà à lui en vouloir profondément de mettre fin à ce contact visuel. « On a retrouvé ça à l’intérieur, on pense que c’est à vous ! » il me tend mon sac à main avec mon téléphone portable et mes pièces d’identité à l’intérieur. C’est un réel soulagement, l’idée d’avoir tout perdu et de devoir tout refaire était presque aussi dramatique que cette soirée. Je prends mes affaires d’une main en le remerciant dans un faible murmure, baissant légèrement les yeux vers mes pieds. « Est-ce que vous avez quelqu’un pour vous ramener chez vous ? » s’il me le propose, c’est que mon état ne doit pas être aussi critique que celui de Naya. Une petite entorse au poignet peut-être ? Un des ambulanciers a déjà pansé ma plaie sur la joue qui commence doucement à devenir violette. La grande classe... je hoche doucement la tête et envoie un SMS à Aubin, un de mes grands frères. J’aurais bien proposé à Nathan, mais il semble occupé avec les forces de l’ordre et je ne voudrais pas être un boulet de plus... il a déjà suffisamment à s’inquiéter avec Naya... Et pourtant, je m’en veux déjà de faire à nouveau subir ça à mes frères, ils avaient déjà suffisamment dégusté lors du premier incident. Mais je n’avais pas vraiment le choix...  

Sa réponse est instantanée et il ne met pas longtemps à être sur les lieux. Aubin est comme les deux autres : grand, la peau d’olive comme la mienne et les cheveux noirs de jais. La seule chose qui nous différencie c’est le fait qu’il soit un garçon, sinon nous avons exactement le même regard. Je tente de me lever et il me prend dans ses bras, inquiet au possible. Il est clair que je leurs en fait voir de toutes les couleurs, quelle sœur indigne je peux faire...  On a tellement d’autres choses à penser...
Avant de disparaître et m'éloigner de ce lieu cauchemardesque, je lance un dernier regard à Nathan, me mordillant légèrement la lèvre avant de tourner les talons. Je ne pensais pas que cette soirée allait être aussi douloureuse, qu’elle tournerait aussi mal. Je pensais que ça s’arrangerait, que grâce aux SMS de Nathan je pourrais passer une bonne soirée, peut-être même l’embrasser... mais il a fallu que ce fou dangereux ne débarque et détruise ce qui restait de cette soirée qui avait mal commencé. Chienne de vie... je pars sans me retourner, laissant le bruit de la foule et la lumière des gyrophares loin derrière moi.

3 jours plus tard  

Le sommeil n’est toujours pas là malgré ces trois jours passés à me tourner et me retourner dans mon lit. A chaque fois que je ferme les yeux, je vois son visage. Le visage d’un homme prêt à tuer par amour, prêt à faire souffrir les autres à hauteur de ses souffrances. Où qu’il soit aujourd’hui, il a gagné : je ne sais plus dormir. Et quand le sommeil apparaît enfin, les cauchemars prennent le relais. Je suis de retour à la case départ, les trois années de combat contre mes démons viennent d’être effacées en une seule et unique soirée. Comme quoi, mes remparts n’étaient pas aussi solides que je l’imaginais. Me voir mourir, penser que mon heure était venue... j’en frissonne encore rien que d’y penser.  
Trois jours que mon téléphone sonne dans le vide, vibrant avec férocité sur ma table de chevet pour me rappeler qu’il y a toujours quelqu’un pour penser à moi. Que ce quelqu’un était trop important dans ma vie pour me voir dans cet état. J’appréciais l’énergie que dépensais Nathan pour tenter une approche, pour prendre de mes nouvelles. Son inquiétude me réchauffe le cœur autant qu’il me le brise. Je n’aime pas le laisser sans nouvelles, mais je ne veux pas lui mentir... non ça ne va pas, non je ne veux pas sortir... oui, j’ai peur. Lui qui avait de moi une image de femme forte et souriante, il serait tellement … déçu de me voir comme ça. Je ne suis plus aussi belle que lors de notre soirée à l’hôtel, je suis l’ombre de moi-même. Un véritable zombie vivant... plongée dans le mutisme. Mes frères ont essayé de comprendre, m’ont posé des questions auxquels je n’ai pas su répondre. Ils n’ont pas insisté bien longtemps, mais je m’en voulais terriblement de leur faire subir ça une seconde fois. Je m’étais promis d’être forte, de ne plus être cette coquille vide que j’ai été autrefois. Banqueroute, retour à la case départ... je me fais honte, mais je ne peux pas allez au-delà de mes sentiments. Finalement, démissionner de mon travail tombe à pic. Je n’aurais pas eu le courage d’aller travailler...

« Sweeny, il faut que je m’absente cette après-midi... » s’exclame vivement Aubin en déposant une sacoche bourrée de livres sur la table. « J’ai des partiels et je n’ai pas le droit d’être absent. Tu penses que ça ira ? » je pose mon livre et lui souris en croisant les bras. Depuis que je suis alitée, pas une fois je me suis retrouvée seule. Pire que des papa poules, les triplés se sont succédés à tour de rôle pour s’occuper de moi et m’aider à aller mieux. Je ne suis pas spécialement blessée mis à part l’hématome violacé sur la joue et le poignet foulé, c’est psychologiquement que j’ai du mal à suivre. Ils sont si mignons avec moi, je m’en veux d’être un boulet alors qu’ils ont clairement d’autres choses à penser. Et pourtant, on joue aux jeux vidéo, on lit des livres, on regarde des films... déjà qu’au départ nous étions très fusionnels, cet incident a mis la barre encore plus haut.  

« Oui, ne t’en fait pas ! » je lui dis en hochant la tête avec un faible sourire. « Je fermerais la porte à clé et regarderait Moulin Rouge en mangeant des crêpes. Jaloux de mon emploi du temps de folie ? » il rassemble ses affaires et attrape une pomme au passage. « Pas le moins du monde ! » il m’embrasse sur le front « Je préfère passer dix partiels en une journée que de subir ça ... » nous rions de bon cœur. Aubin n’est pas spécialement amateur de comédies musicales, et je le comprends ! Mais il ne manque pas une occasion de se moquer de moi et de mes goûts cinématographiques. « J’y vais, je vais être en retard. Amuse-toi bien avec ton film pourris, je t’aime ! » je lui tire la langue comme seule réponse au moment où il passe la porte. Mais son regard quand il se tourne vers moi en dit long. Je souris d’un air innocent avant de répondre : « Je t’aime aussi. » Satisfait, il disparaît derrière la porte en bois. Il prend trop à cœur le “ il ne faut pas partir sans se dire que l’on s’aime “ depuis ce qui m’est arrivé. Je lève les yeux au ciel en allant fermer la porte à clé avant de me rassoir face à mon livre.  
J’ai l’impression que ça fait une éternité que je ne m’étais pas retrouvée seule. Mes frères font encore des études et ne peuvent pas se permettre de me tenir la main tous les jours, ce que je comprends... !
Mon téléphone se met à vibrer pour la première fois de la journée. Pas besoin d’être devin pour savoir de qui il s’agit. Je contemple l’écran s’illuminer et se rééteindre, le cœur battant. Il me manque … c’est maladif. Je déglutis et attrape le petit appareil en écrivant à toute vitesse :

" Viens chez moi s’il te plaît, j’ai besoin de toi..."


Après l’avoir envoyé, je pose le téléphone l’écran face à la table. Bon, j’ai certainement succombé à mes plus faibles instincts, mais c’est la stricte vérité. Nathan est comme une drogue dont je ne peux plus me défaire. Trois jours sans le voir, c’est au-dessus de mes limites...
Mais, peut-être qu’il travaille aujourd’hui ? Je choisis vraiment mal mon moment... mais mes frères sont absents, c’est maintenant ou jamais.
Codage par Emi Burton


@Nathan J. Carter
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Nathan J. Carter

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MessageSujet: Re: One eternity later || Nathan J. Carter One eternity later || Nathan J. Carter EmptySam 1 Mai 2021 - 21:34


And if you ever need love

I'll be standing at your door

Swanny & Nate


Les images sont floues... Cette soirée avait déjà très mal commencé mais la suite était bien au delà de ce que j'avais pu imaginer. Comment avions nous pu en arriver là ? Qui pouvait être capable d'une telle violence de façon aussi gratuite ? J'avais agit par instinct, guidé par une poussée d'adrénaline et de peur qui m'avait totalement fait perdre le contrôle. Le sang, la lumière qui se reflète sur la lame, le cri de Swan et celui de Naya... Les deux femmes de ma vie sous les coups d'un monstre, j'avais foncé dans le tas sans prendre le temps d'y réfléchir. Mon cerveau à fait abstraction du reste, ne me laissant pour réel souvenir que l'écho lointain de leur cri et une belle cicatrice sur la joue. Les cauchemars aussi, le cœur qui se serre puis se déchire douloureusement alors que je revois ce dernier regard.

Je n'ai même pas eu le temps de lui dire au revoir, de la prendre dans mes bras pour lui prouver à quel point j'étais soulagé qu'elle soit en vie. Une fois séparé de son attaquant, la police m'a rapidement pris à partie après qu'on se soit assuré de mon état de santé. Trop de monde, trop d'agitation, trop de bruit. Le choc aussi, mon cœur qui bat toujours trop vite dans ma gorge trop sèche, le souffle court. Ce n'est pourtant pas mon genre, je ne suis pas le premier à dégainer les poings même si ça ne m'effraye pas, plus depuis longtemps... J'aurais tellement voulu rester avec elle ce soir là, la rassurer, lui dire à quel point j'avais eu peur, à quel point je l'aimais... Mais je n'en avais pas le droit, pas après ce début de soirée juste moins sanglant mais tout aussi dramatique. Un vrai minable, de A à Z, je ne la méritait vraiment pas.

« Je ne pensais pas que tu m'avais laissé dans tes numéros d'urgence... »  

Avoua mon beau-père à demi-mot alors qu'il me ramenait chez lui. Enfin, chez nous car la maison était à moitié à moi de par l'héritage que m'avait laissé ma mère. J'y allait de temps en temps, nous étions un peu plus proches quand même... Pas assez sûrement mais nous avions fait de gros progrès depuis le départ de notre ange commun. Bien que notre relation est toujours été étrange, je tenais à lui et je savais que c'était réciproque, nous étions juste deux handicapés des sentiments incapables de savoir sur quel pied danser. Il faut dire qu'il n'avait pas un rôle facile et que je n'avais pas aidé à l'époque, nous revenions de loin. Je soupire, le sac de glaçons donné par les secours toujours sur ma joue. Les lumières de la ville m'hypnotise et semblent défiler à toute allure derrière les vitres de la voiture.

« J'aurais dû te demander désolé... »

Répondis-je sans pouvoir quitter les lumières qui dansaient dans mes yeux vides. J'entends un petit rictus soupiré, la tension baisse d'un cran bien qu'il soit toujours inquiet et étrangement ému par la situation. Quand je vous disais que notre relation était étrange...

« Tu n'avais pas à me demander quoi que ce soit, même sans le même sang nous sommes une famille Nate, ça a toujours été et ça ne changera pas. »

Dit-il, posant une main forte et rassurante sur mon épaule avant de la reposer sur le volant. Bientôt, nous sommes de retour à la maison, ce lieu à la fois si rassurant et si traumatisant... Tant de bons souvenirs, tans d'amour partagé mais aussi tant de peine. C'est dans ses moments là que ma mère me manque le plus, elle seule aurait su quoi dire et quoi faire, elle aurait pu me dire pour Swan, m'aiguiller, m'éviter de faire autant d'impairs. Mon beau père faisait de son mieux, j'avais une chance monstrueuse qu'il soit là pour moi malgré tout mais... Mais il était un homme et personne ne pouvait être aussi sage que ma mère, même pas mon défunt père.

« Merci. »

Souriais-je simplement alors que mon regard revenait vers le sien juste avant de quitter le véhicule et d'être accueilli en fanfare par Tessa, la chienne de la famille qu'il avait gardé. Un gros mastoc à l'air peu sympathique mais qui n'était qu'amour et bave. Je suis toujours heureux de la retrouver et il faut admettre que son affection canine fait du bien même si mon corps n'est qu'une courbature géante qu'elle malmène innocemment en me sautant dessus.  

« Les draps sont propres et tes affaires aussi. Vas te reposer tranquillement, tu en as besoin. Tu veux que je t'apporte un truc à grignoter ? On peut commander ce que tu veux sinon. »

« C'est gentil mais je n'ai pas très faim, je vais juste dormir... Sans doute pour les prochaines quarante huit heures au moins. »

« Pas de problème, je passerai juste vérifier que tu respires encore. »

Plaisanta-t-il avec un demi sourire qui ne put que déclencher le mien. Une nouvelle petite tape sur l'épaule, un silence un peu gêné puis je me laisse aller contre son torse les yeux clos. Je suis épuisé, j'ai mal partout, je suis perdu, j'ai eu peur, j'ai besoin de contact et il est tout ce qu'il me reste. Après une légère hésitation, il referme ses bras sur moi, avec un sourire proche du soulagement. Nous ne sommes pas très expressifs, pas plus que nous ne savons réellement que ressentir l'un pour l'autre je crois... Mais nous nous aimons à notre manière.

« Elles vont bien Nate, tu as fait ce qu'il fallait et tu n'aurais pas pu faire mieux. » Murmura-t-il, se doutant de ce qui me chagrinait en plus du côté purement physique du problème. « C'était déjà très courageux de ta part de t'interposer directement, beaucoup n'aurais pas eu ce réflexe tu sais. Elles vont bien. »

Naya moins que Swan mais il avait raison, ça aurait pu être nettement pire si Isaac et moi n'avions pas été présents pour retenir un peu ce malade mental. Ce qui ne m'empêchait pas de me sentir atrocement coupable, les cris des demoiselles résonnant encore terriblement dans mes oreilles. Toujours les yeux clos, je sens quelques larmes brulantes se battre à l'orée de mes paupières. Épuisement, contre-coup, choc post traumatique. C'était beaucoup d'émotions pour une seule soirée et pour un seul homme, j'étais à bout de nerfs, à fleur de peau... Comme s'il l'avait senti, il me serre un peu plus fort contre lui, son nez venant se cacher dans ma tignasse en bataille.

« Merci. »

Soupirais-je à nouveau, incapable de savoir exactement à quoi le mot correspondait vraiment tant il avait de sens. Merci d'être venu, merci d'être là, merci de ne pas insister, merci de ne pas me juger, merci d'avoir été un père pour moi malgré tout, merci de me loger, merci d'exister... Je lui devais tellement plus sans être capable de le lui avouer. Un minable vraiment, à tous les niveaux donc, ce n'était plus à prouver. Il me lâche finalement puis me serre doucement les épaules avant de rompre tout contact, laissant l'étrange silence retomber. Un dernier regard entendu, le même demi-sourire plein de reconnaissance et je file dans mon ancienne chambre où tout était à l'identique. J'y avais même laissé quelques affaires pour nos weekends à la pèche, juste de quoi passer une nuit ou deux sans avoir à me balader une valise. Là aussi j'avais de la chance qu'il ait accepté bien qu'il ait aussi de la chance que je n'ai pas souhaité garder la maison moi aussi. Trop de souvenirs, trop de peine, trop dur. Enroulé dans la couette je ne tarde pas à être emporté par Morphée qui, cette nuit, a décidé d'en rajouter une couche dont je me serai volontiers passé : Le cri en boucle dans mon esprit, l'odeur du sang, la douleur sur ma joue qui lance, les côtes endoloris... Je me réveille en sueur, manquant presque de tomber du lit, rattrapé de justesse par mon beau père qui arrivait à peine. Il semblait inquiet tout en étant étrangement calme. En même temps il avait du s'y attendre, je ne pouvais pas sortir d'un truc pareil indemne et il me connaissait bien mine de rien.

« Ce n'était qu'un cauchemar. »

Murmure-t-il, sa main ayant regagné mon épaule, cette fois pour m'empêcher de chuter. Le souffle court, je peine à retrouver mon calme, regardant nerveusement autour de nous avant de retrouver assez de présence d'esprit pour poser mes yeux sur lui. Ils brulent de larmes encore chaudes et je me sens atrocement idiot et faible.

« Je n'ai rien pu faire... »

Avouais-je entre deux respirations douloureuses avant de plonger ma tête entre mes mains. Minable... Minable d'être dans cet état mais aussi de ne pas avoir pu faire plus, de ne pas l'avoir sauvé. Naya m'avait pourtant dit qu'il allait revenir et j'avais laissé faire la justice, j'avais eu confiance en ce système que je savais pourtant peu efficace avec ce genre de problème... Il aurait fallut faire mieux, plus vite, plus efficacement... Mais faire quoi ? À part lui régler son compte de façon illégale peut-être ? Non, hors de question, je n'étais pas de ce genre, je n'étais pas un anti-héros à la Deadpool, je n'étais rien.

« Ce n'était pas à toi de faire quoi que ce soit Nate ! Tu n'es pas un justicier agissant dans l'ombre voire dans l'illégalité, tu n'aurais rien pu faire de plus je t'assure. Dis toi qu'elles sont encore vivantes et que ça aurait été nettement pire sans toi et Isaac. Vous avez été parfait et vous n'avez pas à vous en vouloir. » J'entendais ses mots dans les entendre, pensant soudain à Isaac qui avait également risqué sa vie ce soir. Et dire que je pensais que ça ne pouvait pas être pire... Si j'avais su. « C'est sûrement un peu cliché mais... Que dirais-tu d'un énorme pot de glace devant un film bien naze ? Il faut te changer les idées et te remonter le moral et c'est le seul remède efficace que je connaisse. »

Malheureusement, il avait traversé beaucoup de période difficile lui aussi et il avait donc eu tout le loisir de tester les meilleures méthodes pour passer outre la dépression... Son idée semblait brillante et j'acceptais donc en silence, lui servant une fois encore mon demi sourire peu convainquant et peu convaincu. En pyjamas, je descendais donc avec lui dans le salon où nous finîmes par nous endormir ensemble devant un énième film idiot... Connaissez vous beaucoup de père qui auraient pu faire ça ? À part le mien je ne pense pas qu'ils se ramassent à la pelle, j'avait réellement une chance monstrueuse.

« Tu devrais peut-être lui rendre visite non ? »

Trois jours que j'étais chez lui, ayant rassuré mes colocataires pour leur signaler que je passais du temps en famille et que tout allait bien. J'avais tu les détails morbides pour ne pas les inquiéter mais je me rongeais les sangs de ne pas avoir de nouvelles de Swan... Plusieurs appels sans réponses, des textos dans le vide... Je savais qu'elle allait bien physiquement mais je ne supportais pas ce silence. M'en voulait-elle de ne pas avoir agit différemment ? Était-elle encore fâchée de mon attitude plus que minable en début de soirée ? Ce serait légitime, j'avais été pathétique sur toute la ligne, je ne la méritais pas... Mais au moins un petit mot pour me donner un signe de vie, même une insulte, même pour me dire de ne plus jamais lui adresser la parole ! Ce silence me détruisait à petit feu et j'étais chanceux d'avoir eu un congé de quelques jours pour me remettre car je n'avais le cœur à rien... Un patron en or aussi, je ne pouvais pas rêver mieux à part pour ce fichu petit message que je passais mes journées à guetter comme un zombie.

« Je ne veux pas la déranger... J'ai été tellement nul... »

« Mais tu lui a sauvé la vie, aussi indirectement que tu puisses le penser. Puis elle semblait tenir à toi non ? Et tu tiens à elle... Peut-être serait-il temps de le lui prouver ? »

Il me connaissait trop bien et nous avions déjà parlé de Swan même si je n'avais pas réellement expliquer la situation. Une drôle de conversation d'ailleurs, preuve de plus que notre lien évoluait encore et toujours vers le mieux ce dont j'étais fier. Au moins ça. Un soupir franchit mes lèvres et je secoue la tête.

« Ce serait risquer de la perdre. »

« Même chose si tu ne fais rien... Et tu risques de perdre une belle histoire en restant dans le flou comme ça. Dis toi qu'au moins tu seras fixé ? En amour l'ignorance est la pire des choses, fais moi confiance. »

Puis, comme un signe du destin, mon téléphone vibre et mon cœur s'arrête. « C'est elle... » murmurais-je, la gorge serrée par la peur. Viens chez moi s’il te plaît, j’ai besoin de toi..." Les mots me donnent un étrange mélange de sentiments : l'envie de sauter de joie avec une peur atroce... Besoin de moi ? Elle veut que je vienne mais si elle à besoin de moi ce n'est pas bon signe ! Branlebas de combat, cerveau en implosion, cœur en branle. Qu'est ce que ça veut dire ? Aucune idée mais je suis sûr d'une chose, je dois y aller.

« Prends ma voiture, je passerai la prendre plus tard ou tu la ramènera si tu veux. »

Me dit-il avec une tape sur l'épaule, ayant sûrement compris ce qui allait se passer à présent. Ni une ni deux, je vais me changer, sautant dans un jeans et enfilant un pull avant d'attraper ma veste en cuir et les clefs de la voiture. Tout mon corps fonctionne à cent à l'heure, j'ai chaud, froid, je suis perdu. J'ai renvoyé un simple "J'arrive" pour ne pas en faire trop... Et si ce n'est pas assez ? Pas le temps d'y penser, je fonce dans les rues familière et ma gare en trombe dans la place la plus proche, manquant de me casser la figure en courant jusqu'à la porte de son immeuble. Je ne sais même pas quoi dire, quoi faire, à quoi m'attendre... Je veux juste la voir, la prendre dans mes bras, sentir son parfum, sa peau. Elle m'a manqué comme personne et les cauchemars ne m'ont pas quitté. Si elle savait !

« C'est moi. »

Dis-je bêtement à l'interphone, le souffle encore trop court suite à ma course. J'ai peur mais je suis impatient de la revoir. Inquiet mais enthousiaste, perdu comme à mon habitude. Swan, tu auras ma peau mais, si je dois mourir, autant que ce soit de tes mains...

(c) ANAPHORE
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Swan Torres

Swan Torres

▲ Black Swan ▲


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Nathan
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MessageSujet: Re: One eternity later || Nathan J. Carter One eternity later || Nathan J. Carter EmptyDim 2 Mai 2021 - 12:27



One eternity later..
Swan & Nathan

" J'ai besoin de toi "
Est-ce suffisamment éloquent ? Ai-je assez bien formulé la détresse qui m’anime depuis trois jours ? Clairement que non. Mon message est maladroit, exigent, expéditif... mais finalement cohérent avec l’état semi-conscient dans lequel je suis depuis l’incident. Je suis en train de le faire souffrir, jonglant entre les crises de jalousie en public et le silence troublé qui dure des jours. Je n’ai pas le droit d’ainsi quémander sa présence, aussi bénéfique sera-t-elle pour mon état mental. Peut-être qu’il en a marre de moi ? Peut-être qu’il refusera ma demande, occupé au travail ou avec quelqu’un d’autre. Trop occupé pour répondre aux caprices d’une gamine... On est quel jour d’ailleurs ? Je n’ai plus la notion de rien du tout... 
 
Mon cœur se serre en lisant sa réponse qui ne se fait pas attendre, repoussant l’appareil loin de moi pour ignorer la culpabilité qui me ronge. Je suis devenue ce que je détestais le plus, moi qui me pensais si humble et à l’écoute des émotions d’autrui. Je fais preuve d’un égoïsme incroyable à l’avoir ignoré si longtemps pour au final l’implorer et ne pas lui laisser le choix. J’aurais aimé mieux faire, j’aurais aimé que mes agissements envers lui soient à la hauteur de mes sentiments...
Mais je ne pouvais pas prévoir que le cauchemar recommencerait. Je ne pouvais pas prévoir qu’un traumatisme long de trois ans viendrait à nouveau hanter mes nuits, me couper l’appétit. Me rendre parano au point que je n’ose plus sortir de chez moi...
 
J’avais oublié cette sensation bizarre, celle où on a l’impression d’être traquée en permanence. Pourchassée comme une proie face à une bête sauvage, l’impression de n’être en sécurité nulle part, même pas derrière les verrous d’un appartement au dernier étage. Comme s’il me regardait dormir, tapis dans l’obscurité, prêt à attaquer. Le sommeil n’est même plus libérateur, il est synonyme d’angoisse, de fragilité.
Je me pensais plus forte que ça, souriante et confiante malgré les cicatrices barrant mon ventre. Je pensais pouvoir faire face, tout affronter et ne pas commettre les mêmes erreurs. J’avais tort, c’était beaucoup trop frais, encore beaucoup trop tôt. Et malgré moi je commençais à mettre des barrières entre moi et le reste du monde. Me protéger en me confinent dans une bulle, hermétique à la violence. Plus de violence, je ne pouvais pas en supporter d’avantage... Mais je me rends compte à présent que ce bouclier d’égoïsme avait des répercussions sur mon entourage. Ma douleur est un dommage collatéral dont Nathan est le premier à faire les frais. Je m’en veux tellement de lui faire subir ça... il ne le méri... je ne mérite pas Nathan Carter. C’est une vérité absolue...
 
Je feuillette le roman dont j’ai déjà perdu le fil, trop absorbée par mes pensées. Trop excitée de sa venue. L’amour me semble si simple dans les bouquins que je lis, pourquoi en est-il autrement dans la vraie vie ? Pourquoi suis-je incapable d’être comme ces filles ? A l’aise avec mes sentiments, débordante d’émotions, démonstrative... pourquoi je suis aussi peu confiante ? La peur de me foirer sur toute la ligne, la peur de le voir disparaître pour de bon, la peur d’être à nouveau seule. Je ne sais plus comment est ma vie sans Nathan Carter, et ça commence à m’inquiéter. J’ai tellement envie qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me promette que jamais plus on ne me fera du mal. Comme un ange gardien, qu’il jure sur sa vie qu’on ne me blessera plus jamais. Qu’il aspire ma peur et mes doutes pour que je ne sois plus qu’amour et apaisement. Comme un médicament, qu’il me guérisse de mes maux. C’est fou quand même l’effet qu’il a sur mon organisme...
 
Je regarde mon poignet bandé, foulure causée par ma chute ridicule en voulant venir en aide à Naya. Je tente de fermer le poing mais impossible sans que cela ne me cause une douleur vive jusqu’au coude. Que va-t-il penser en me voyant ? Moi qui n’ai eu la force que de me doucher durant ces trois jours, incapable de dormir, incapable de manger...  Je vais sûrement l’effrayer avec mes cernes jusqu’au plancher, ma peau terne et l’hématome sur ma joue. Quoi que, ce dernier a pris une jolie teinte violacée tirant sur le jaune, ça donnera peut-être un peu de vie à mon visage de morte vivante qui sais ? La sonnette de l’interphone me tire de mes pensées, me faisant bondir de ma chaise. Le cœur battant à tout rompre, je fixe la porte comme si elle allait me tomber dessus. Même ouvrir à quelqu’un est devenu un combat, la peur qu’il ne soit derrière prêt à m’égorger... je n’invente rien, regardez Jack l’Eventreur en 88... malveillant tueur en série qui s’attaquait aux femmes seules. Bon là contrairement, à Londres des années 80, j’ai le choix de le faire entrer dans mon immeuble … on vit dans un quartier mal fichu mais au moins tout le monde ne rentre pas comme dans un moulin. Je me lève avec prudence, décrochant le combiné pour entre de qui il s’agit sans prononcer le moindre mot. 
Un souffle, une inspiration, puis une voix... « C’est moi. »
 
L’air que je bloquais jusqu’ici dans mes poumons s’échappe dans un soupire rassurer. Je me surprends même à sourire, le cœur battant grâce à la voix qui me manquait tant. Je n’étais qu’une loque, une coquille vide dépourvue d’étincelle, jusqu’au jour où il a parlé. Deux mots insignifiants qui ont suffi à me redonner goût à la vie. Sans dire quoi que ce soit, j’appuie sur le bouton pour le laisser entrer. L’appréhension et l’excitation me domine, je raccroche et me mordille l’ongle du pouce, stoïque. Que faire ? Que dire ? Je n’avais pas songé à ce que je pouvais bien lui dire avant de lui envoyer ce message, désespérée et trop éprise pour passer un nouveau jour sans lui. J’aurais peut-être dû me changer ? Je regarde mon legging de danse qui me sert de pyjama et le T-shirt over size Friends qui masque mes hanches. Je ressemble à quelqu’un qui sort du lit mais sans avoir trouvé le sommeil. Je réarrange distraitement mes cheveux, enroulant les pointes autour de mon doigt en faisant les cents pas derrière la porte, le cerveau en off. Que dire et que faire après autant de temps ? Enfin, après de telles circonstances ? On s’est à peine échangé deux mots à la soirée karaoké avant que ça ne vire au drame... 
 
J'ai à peine le temps de réfléchir que des coups sont tapés sur la porte, me faisant faire volteface sur cette dernière en espérant qu’elle s’ouvre toute seule. Je ne sais même pas ce que je vais lui dire, et il est là derrière la porte. Le sang n’irrigue plus mon cerveau, je n’entends que le tambourinement de mon cœur dans les oreilles et ma respiration qui se saccade. Comment fait-il pour me rendre aussi vulnérable sans être là à proprement parlé ? Je regarde dans l’œillet de la porte avant de défaire les verrous qui bloquent la porte jusqu’en bas. Oui, ma paranoïa domine mon quotidien, la preuve en est ! Après avoir pris une grande inspiration, j’ouvre lentement la grande porte en bois et glisse un œil derrière, timidement.
 
Mon cœur rate un battement en voyant la cicatrice qui s’étend sur sa joue, un cadeau de notre agresseur ou une mauvaise chute ? Nous faisons bien la paire lui et moi. Mes sourcils se froncent d’inquiétude, je me mordille la lèvre et ouvre un peu plus la porte. Malgré sa blessure de guerre, il est toujours aussi beau. C’est toujours Nathan, ses cheveux dorés et son regard tendre. Une étrange chaleur commence à s’échapper de mon cœur jusque dans ma gorge et mon ventre alors que je le contemple, passant des contours gourmands de ses lèvres à la courbe de son nez jusqu’à la profondeur de ses yeux. Même en imaginant son visage pour m’aider à dormir, je ne me souvenais pas de tous les détails de sa peau qui le rend parfait. Je me tords les mains, oubliant ma blessure, le cœur gonflé prêt à exploser. Je n’ai pas bu d’alcool, pourtant j’ai la tête qui tourne et l’impression que je vais m’évanouir. Finalement, après un moment qui semble durer une éternité, j’approche les doigts de son visage pour effleurer sa balafre. Le contact est électrique et apaisant, mais ça ne suffit pas à panser mon cœur. C’est à cause de moi qu’il est comme ça... il s’est blessé en voulant me protéger. Ma lèvre se met à trembler alors que je caresse sa mâchoire. « Je... je suis désolée... »je marmonne de ma voix encore faible et enrouée par les cris. Si je n’étais pas intervenue auprès de Naya, l’homme n’aurait certainement pas piqué sa crise et essayer de m’attaquer... Désolée de l’avoir laisser sans nouvelles, de ne pas lui avoir adressé un mot, désolée de ne pas être parfaite, désolée de baisser les bras... j’étais tellement désolée de ne pas mériter son affection. 

Comme une délivrance, je fonds dans ses bras et m’accroche à lui désespérément. Les larmes roulent sur mes joues silencieusement alors que je l’enlace, inspirant son odeur pour m’en imprégner, soulager ma tension, soulager mes maux, soulager mon corps endoloris. Il est plus qu’un médicament, je renaît grâce à lui et à ce contact chaud. Que c’est bon de se sentir revivre.
« On.. On n’a pas l’air très malin tous les deux... »je dis dans un sourire en m’éloignant à peine pour le regarder dans les yeux. Malgré sa cicatrice rouge vif sur la joue, il est toujours aussi beau. Moi j’ai plus l’air d’une rescapée du Titanic à côté. Je colle mon front au siens et ferme les yeux, mon cœur battant à tout rompre contre sa poitrine. On s’est vu il y a seulement trois jours et pourtant, j’ai l’impression que ça fait une éternité. J’ai retrouvé la deuxième partie de mon âme, je me sens clairement moins seule à présent. Après une brève hésitation, je lui vole un baiser timide en me blottissant un peu plus entre ses bras protecteurs. Etreigne moi Nathan, et promet moi dans cette étreinte de ne jamais plus me laisser partir...

« Tu... tu entres ? » je demande, les lèvres encore sur les siennes à chercher son regard. Je ne voulais pas le laisser partir, pas encore une fois alors qu’il vient seulement d’arriver. Il me fallait plus qu’une simple étreinte, plus qu’un baiser langoureux pour apaiser mes peurs. Même si je me sentais plus en sécurité en sa présence que seule avec des verrous sur la porte. Je l’attire à l’intérieur en le prenant par la main. L’appartement où je vie n’a rien de celui qu’il partage avec Ezra. Plus petit et moins équipé dû aux faibles revenus que nous rassemblons à quatre, on apprend à être heureux sans rien que malheureux et riche. La porte menant au couloir donne directement sur la table à manger qui fait aussi office de salon avec son clic clac poussé dans le coin de la pièce et une télé datant du mariage de mes parents sur la table basse. Le tout fait une seule et unique pièce avec la cuisine qui n’offre pas beaucoup d’espace pour cuisiner, alors que c’est sa fonction première. Heureusement, j’ai une chambre pour moi tandis que les triplés partagent une seule et même pièce. Comme quand ils étaient enfants ! Je contemple mon espace de vie en essayant de me mettre à la place de Nathan, rougissante en me rendant compte de la précarité dans lequel je progresse au quotidien. Il n’était jamais venu aussi auparavant, il ne se rendait pas compte jusqu’à maintenant. J’espère que ça ne va pas trop l’embêter, lui qui est plus habitué à la classe moyenne, voir supérieur je pense... 

« Je ..ahem... désolée de.. Pour le SMS. J’avais vraiment envie de te voir... mais je ne savais pas comment... après autant de temps... » je lui tourne le dos, m’accrochant au dossier de la chaise comme si elle m’aidait à ne pas flancher. Comment expliquer mon mutisme sans tout lui raconter ? Était-ce vraiment le moment de l’embêter avec mes histoires, me justifier d’un trauma d’il y a plusieurs années alors qu’il traverse une mauvaise passe ? Je ne peux pas être égoïste à ce point-là, j’en ai déjà trop fait ces derniers temps... 
Codage par Emi Burton


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