Je n'avais pas réellement écouté les conseils d'Isaac concernant Swan car je n'étais pas allé chez elle le soir même pour m'excuser. Je n'en avais pas eu le courage et ça aurait été parfaitement ridicule de toute façon. Qu'aurais-je pu dire ? Comment aurais-je pu justifier une visite impromptue ? Puis elle aurait sûrement été dans les affres de ses préparatifs, trop concentrée pour réellement me porter la moindre attention. Attention que je ne méritais vraiment pas au demeurant, même maintenant que le spectacle était passé. J'avais vraiment une chance monstrueuse qu'une femme comme elle se soucie un peu de moi et m'offre autant ! J'étais réellement le plus heureux des hommes, si bien que je ne pouvais pas garder ça pour moi plus longtemps.

Une fois sorti de cette brume de bonheur euphorisante, je m'étais donc décidé à faire une visite impromptue à mon meilleur ami, seule personne avec qui j'avais réellement envie de partager cette nouvelle. Pas en détail bien sûr, j'avais trop peur de rompre le charme pour lui raconter toute la soirée mais je voulais lui dire qu'il avait eu raison, que Swan n'avait pas détesté le bal d'Halloween et qu'elle m'avait offert une nouvelle chance de faire mes preuves... Mais je voulais surtout lui demander conseil pour la suite, tétanisé à l'idée de foirer une nouvelle fois et de perdre pieds. Car j'étais bien trop amoureux de Swan pour mon propre bien, j'avais au moins pris conscience de ça. C'était déjà une bonne chose non ? Ça allait sûrement m'éviter des problèmes ? Prions !

Une fois en bas de l'immeuble je tapais machinalement le code puis entrais avant de monter les marches quatre à quatre, poussé par les ailes toutes fraiches que j'avais acquises sous les baisers de ma belle. C'est fou ce que je pouvais me sentir léger malgré la peur que je sentais bien ancrée au fond de mes entrailles. Un doux paradoxe qui me berçait d'illusions... Isaac allait savoir quoi faire, il savait toujours, j'avais confiance en lui. À peine essoufflé par ma course, je frappais à la porte comme à mon habitude : pas juste des coups mais la petite musique, cette fois celle de Mario, vieux délire de notre enfance. Ainsi, nous savions toujours qui frappait à notre porte, une sorte de mot de passe un peu idiot qui changeait souvent mais qui restait toujours sur cette même règle tacite.

« Hey ! » Lançais-je avec enthousiasme alors que la porte s'ouvrait enfin. Mais pas sur Isaac. Je ravalais un peu mon sourire même si j'étais heureux de voir Naya. « Oh salut ! »

Repris-je, un peu moins enthousiaste bien que toujours souriant. Un sourire qui n'était pas prêt de me lâcher en vue de mon état d'esprit actuel remarque... Et j'étais aussi proche de la jeune femme même s'il fallait bien avouer que lui parler de Swan n'était pas réellement dans mes projets... Pas que je ne lui fasse pas confiance, seulement je voulais garder cette histoire pour moi... Enfin, pour moi et Isaac... Un truc de mec voyez ? Sans compter que j'étais toujours très pudique concernant ma vie privée, avec Swan ou en général. Le clown de la bande, celui qui se cache derrière un masque d'humour de merde pour cacher ses blessures... Naya devait avoir l'habitude maintenant.

« Isaac est dans les parages ? »

Demandais-je même si j'était en fait trop excité pour retourner à l'appartement où j'allais être seul pour quelques heures. Je voulais faire quelque chose, bouger pour ne pas trop penser à tout ça... Un vrai lion en cage ou plutôt un chien totalement fou de bonheur qui ne peut pas s'empêcher de sauter partout... Un vrai cas social quoi, Swan avait vraiment un effet dramatique que ma pauvre personne ! J'entrais donc malgré tout après avoir déposé un habituel baiser sur le front de mon amie, incapable de revenir chez moi de toute façon.

Même si j'avais été un peu déçu de ne pas voir mon meilleur ami, j'étais heureux de voir Naya de qui j'étais proche également. Pas de la même façon bien sûr mais j'aimais beaucoup la jeune femme n'étant que déçu de ne pas pouvoir parler de Swan comme un con d'ado transit... Car Naya ignorait tout de la tornade sentimentale qui avait transformé ma vie de bien des manières ces derniers temps. Elle ne m'avait même pas vu après le bal quand j'étais passé ici même pour me plaindre. Et dire que j'étais au fond du trou il y a seulement quelques jours ! En un éclair j'étais passé du plus profond de l'enfer au dessus de la stratosphère et ça devait se voir sur mon visage qui affichait un sourire béat et un regard plein d'étoiles. Pour être honnête, je n'en revenais toujours pas, redoutant toujours ce moment maudit où mon réveil allait sonner pour me sortir de ce rêve...

« Toujours quand je te vois ! »

Souriais-je avec un sourire tendre avant de froncer les sourcils en constatant ce qu'elle tenait dans sa main. Futur membre des forces de l'ordre ou non, je n'avais jamais consommé de drogue, quelles qu'elles soient. Enfin, j'avais indirectement goûté au joint mais rien de plus et il faut admettre que j'étais déjà bien assez maladroit au naturel pour ne pas tenter le diable ! Puis ma mère m'avait dressé un portrait très sombres des effets néfastes que ça pouvait avoir alors j'avais toujours été prudent voire inquiet. Un esprit presque sain dans un corps qui l'était déjà bien plus, je faisais au mieux ! Et j'allais d'ailleurs devoir faire encore mieux maintenant que j'avais l'honneur de faire partie de la vie de Swan que je ne voulais pas décevoir. Surtout si elle devenait effectivement célèbre ce qui me mettra en concurrence avec des danseurs bien plus sexy que je ne le serai jamais... BREF !

« Seulement si tu m'éteins cette ignominie. »

La taquinais-je avec un regard en direction de la source du "problème" avant d'entrer quand même en lui offrant un bisou au passage. Naya s'est rapidement intégrée à notre petite famille, devenant une sorte de petite sœur à mes yeux comme à ceux d'Isaac aussi sans doute. Un étrange trio qui s'entendait à merveille même si elle avait peu de chose en commun avec nous. Qui l'eu cru ! J'avais d'ailleurs été un peu sceptique au départ mais ça n'avait pas duré et j'étais aujourd'hui heureux que mon ami partage son toit avec elle. Malgré ses habitudes, la jeune femme était un petit rayon de soleil dans nos vies bien qu'en ce moment elle représente aussi une source d'inquiétude non négligeable pour moi. Comment ne pas être inquiet alors qu'elle fumait de plus en plus ? Ça et la boisson dont elle nous servait déjà un verre... Plus son attitude clairement étrange ? Je la connaissais bien maintenant et il n'y avait pas de doute : quelque chose n'allait pas.

Déjà assis sur le canapé, j'attrapais le verre qu'elle me tendait avec un air sceptique, un sourcil froncé et un sourire en coin. Il y avait clairement quelque chose d'étrange et je n'aimais vraiment pas ça. Peut-être étais-je trop protecteur, trop parano, mais je n'aimais pas sentir mes proches dans un état semblable. Il fallait que je fasse quelque chose, que je les aide, que je fasse de mon mieux. C'était plus facile avec Isaac que je connaissais depuis toujours mais j'étais en général assez doué pour remonter le moral des troupes, essentiellement parce que j'étais un idiot prompt à raconter des bêtises plus grosses que moi. User de l'humour là encore, aussi bien pour cacher ma peine que pour aider les autres à oublier la leur. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a ! En tous cas il n'était clairement plus question de parler de mon bonheur, pas tant que mon amie serait dans cet état ! Elle d'abord, les autres d'abord, toujours. Je reposais donc mon verre sur la table basse, n'appréciant de toute façon pas particulièrement l'alcool même si j'appréciais un bon whisky de temps en temps.

« J'ai ressenti une perturbation de la Force alors je suis venu... » Souriais-je, espérant détendre un peu l'atmosphère. Je ne voulais pas passer pour le relou de service même si je l'étais et qu'elle ne le savait que trop bien. « Tout va bien ? »

Pas question de lui parler de mon quoi de neuf pour le moment ! Puis je n'étais pas sûr de vouloir lui en parler au risque de rompre le charme... Isaac savait toute l'histoire, il était le seul d'ailleurs... Par Crom comme j'avais envie d'en parler ! Envie d'exploser de joie et de sauter partout comme un dingue ! Mais non, pas maintenant, Naya d'abord. Je gardais donc un air relativement sérieux malgré un sourire bienveillant et un regard rassurant. La jeune femme savait qu'elle pouvait me faire confiance, qu'elle pouvait tout me dire. Après, je n'étais pas forcément le plus efficace pour les conseils éclairés mais j'étais toujours une oreille attentive et une épaule confortable sur laquelle pleurer. Avec fonction clown ridicule aussi ce qui aidait un peu parfois.

Naya était un petit rayon de soleil dans nos vies malgré ses mauvaises habitudes que je trouvais de plus en plus visibles ces derniers temps. Il allait d'ailleurs falloir que j'en parle à Isaac afin de savoir s'il avait aussi remarqué ce détail ou si j'étais simplement un peu paranoïaque du fait de mon avis légèrement trop tranché sur ce genre de chose... Futur policier oblige j'imagine ? Ou peut-être simplement que les avertissements de ma mère m'avaient fait un peu plus peur que je ne l'aurais pensé ? Quoi qu'il en soit je n'étais pas du genre à faire la morale de façon lourdingue, me contentant de quelques piques ou quelques remarques sincèrement inquiètes.

« En doutais-tu ? »

M'amusais-je face à ce demi-compliment amusé qui ne put que me faire sourire un peu plus. "Chou" oui, c'est souvent comme ça que l'on me qualifiait... D'où mon émerveillement d'avoir la chance que Swan ait eu un autre discours me concernant ! J'en avais encore des étoiles plein les yeux, ne rêvant que de la retrouver au plus vite pour m'assurer que ce ne soit pas qu'une illusion trop réaliste. Mais chaque chose en son temps, il fallait que je me montre un peu raisonnable pour ne pas passer pour un dangereux psychopathe.

« Tout de suite les grands mots ! »

Soupirais-je en secouant la tête sans réellement perdre mon sourire. J'étais pourtant vraiment inquiet pour elle, assez pour avoir envie d'être plus extrême vis-à-vis de tout ça. J'étais à deux doigts de jeter ce truc horrible dans un verre ou dans les toilettes, prêt à l'attacher à une chaise pour qu'elle reste sobre toute la journée. Un peu extrême non ? Mais que ne ferions nous pas par amitié ! Enfin, pour l'instant j'allais me contenter de remarques et de petites plaisanteries dans l'espoir que ça marche, le reste viendra plus tard au besoin. Hors de question que je la laisse couler.

« C'est mon âme que tu risques d'éteindre en le laissant allumé ! »

Notais-je avec un petit haussement d'épaules qui se voulait innocent. Je n'aimais pas particulièrement l'odeur mais j'étais surtout très sensible aux effets du fait de mon manque d'habitude. Être trop confronté à la fumée finissait par me rendre légèrement nauséeux, presque comme si j'avais moi-même fumé. C'est aussi peut-être pour ça que je n'avais jamais essayé, déjà trop chamboulé par les effets néfastes de l'odeur que je ne trouvais pas du tout agréable. Programmé pour être relou, super !

« À toi de me le dire. »

L'encourageais-je, toujours souriant mais de façon un peu plus sérieuse malgré tout. Bien que je l'ai annoncé sur le ton de la plaisanterie, j'avais réellement l'impression que quelque chose la mettait mal à l'aise et je n'aimais pas ça. Nous commencions à nous connaître à présent, j'avais appris à repérer les signes même si c'était moins efficace que sur Isaac ou Ezra par exemple. Mais il y avait une connexion entre nous, quelque chose qui s'était assez rapidement tissé et qui faisait que j'étais sûr de moi en ce moment : quelque chose n'allait pas.

Sa grande inspiration ajoutée à son mordillement de lèvre ne furent que des preuves de plus à mon pressentiment et ils n'annonçaient rien de bon. Rien à quoi je fus préparé d'ailleurs car je me senti fort idiot face aux aveux qui suivirent... Tous les hommes s'étaient fait passer le mot ou quoi ? Isaac et moi étions donc les seuls à ne pas avoir envie de tabasser des filles ? J'écoutais ses paroles avec attention, silencieux et le visage de plus en plus sombre, sentant mon cœur s'emplir de colère. Mon envie d'entrer dans les forces de l'ordre se faisant plus pressant face à tant de violence gratuite contre laquelle je ne pouvais rien faire derrière mon petit bureau de notaire.

Imperceptiblement, je serre mon verre encore plein entre mes doigts, mon regard ne quittant pas le visage de mon amie qui déverse son histoire comme un torrent brûlant dans mon âme. Je ne lui en veux pas de ne pas m'en avoir parlé plus tôt. À quoi bon de toute façon ? Je n'aurais rien pu y faire et c'est toujours le cas. Même en sachant, je ne peux que la consoler et lui promettre que tout ira bien sans être certain que ce soit vrai. Je sens mon rythme cardiaque augmenter face à la terreur que je lis en elle à mesure que son histoire avance, réalisant avec effroi qu'il y avait pire encore que les coups et cette presque mort dans son passé. Quand elle me tend son téléphone, je m'en empare en posant mon verre, toujours silencieux et le regard étrangement froid. Moi qui suis si joyeux d'habitude, voilà un Nate que peu de gens connaissent. Full zombie mode.

« alors je t'es manquer? devine ou j'habite maintenant? -E »
Mon cœur s'emballe un peu plus, montant péniblement dans ma gorge alors que je sens la colère pulser dans mes veines. Je ne suis pas impulsif pourtant, pas plus que je ne suis violent. Il m'est pourtant arrivé de me battre plus jeune, toujours prompt à m'interposer dans une bagarre ou à défendre d'autres enfants qui, comme moi, j'étais pas les plus appréciés de l'école. Un grand justicier dans l'âme au fond, pas le plus efficace mais quand même. Son téléphone toujours en main, je relis le texto une seconde fois avant de soupirer puis de passer ma main libre sur mon visage, mon coude appuyé sur ma cuisse. Que faire ? En tous cas elle n'a pas à s'excuser, je ne lui en voudrais jamais, encore moins pour ça. Mon regard remonte donc vers le sien, toujours sérieux mais plus rassurant qu'énerver. Ou du moins je l'espère.

« Tu n'as pas à être désolée Naya. » Affirmais-je, lui rendant son téléphone avant de me lever pour m'installer à côté d'elle. « C'est moi qui devrais l'être de t'avoir taquiné tant de fois sans savoir. » Je n'étais jamais méchant mais je pouvais être taquin, surtout concernant ses habitudes. J'espérais ne jamais lui avoir fait mal malgré moi. « Tu en as parlé à quelqu'un d'autre ? » Demandais-je, les deux coudes à présent appuyés sur mes cuisses, songeur. Mon regard était toujours dirigé vers elle comme si j'espérais que son visage me donne une idée de génie qui ne venait pas. « Il faut prévenir la police, tu ne peux pas rester comme ça et attendre qu'il te trouve, pas après ce qu'il a fait. Si tu veux mon avis il ne devrait même pas être en liberté mais la justice n'est pas toujours bien faite. » Ajoutais-je, conscient que les violences conjugales étaient trop souvent le cadet des soucis de la justice... « Tu... Tu avais porté plainte contre lui à l'époque ? » Demandais-je, n'aimant pas retourner le couteau dans la plaie mais n'ayant pas le choix. Pour l'aider il fallait que je sache tout, même le moins rose. « On peut demander une ordonnance restrictive contre lui. Enfin, un "engagement de ne pas troubler la paix" d'après la justice Canadienne. » Suggérais-je, heureux de me souvenir de mes cours de droits dont je comptais me resservir d'ici peu. « Ce n'est pas magique mais au moins il saura qu'il est sous surveillance. Après... J'ai toujours la maison de mes parents à New York, si tu as besoin de t'éloigner quelques temps, je peux t'y emmener ? »

Fuir n'était jamais une bonne solution, elle en avait eu la preuve d'ailleurs, mais je ne pouvais pas ne pas l'envisager. Il fallait penser à sa sécurité, s'il avait déjà tenté de la tuer, même par "simple" excès de violence, nous ne pouvions pas lui laisser une chance de recommencer. Il était visiblement pervers, assez pour lui envoyer un message de menace à peine déguisé. Que voulait-il au juste ? Pourquoi s'obstiner alors qu'elle ne faisait plus partie de sa vie ? Peut-être que mon amie avait des choses à se reprocher, peut-être n'était-elle pas toute blanche dans cette histoire mais qu'importe, je ne pouvais pas attendre les bras croisés qu'il frappe à leur porte. À défaut d'être Spider-man, je pouvais être un bon ami non ?

J'avais l'impression d'être une bombe à retardement tant mon cœur battait fort malgré la légère frustration de ne pas avoir trouvé Isaac en arrivant ici. Ma soirée avec Swan avait été si magique que je crevais d'envie d'hurler sur tous les toits que nous étions ensemble et que j'étais de loin l'homme le plus heureux de la terre. Peut-être que ça allait m'échapper à un moment ? Que la pauvre Naya allait apprendre d'un seul coup que j'étais avec Swan ? Mais l'étais-je vraiment ? Avais-je réellement le droit de prétendre quoi que ce soit nous concernant ? Après tout, cette soirée magique n'avait peut-être été qu'un rêve pour moi et une simple phase pour elle ? L'avais-je déçue ? C'est pour ça que je voulais et devais en parler avec Isaac, j'avais encore trop de doute, trop de mal à être parfaitement optimiste vis-à-vis de tout ça, c'était trop beau pour être vrai. Puis peut-être que les Canadiennes sont comme les Américaines ? Je sais que dans ma contrée d'origine une relation n'est pas vraiment officielle tant que les deux personnes n'ont pas mis d'étiquette dessus alors... Alors peut-être que nous ne sommes rien pour elle ? Juste deux amants appréciants la compagnie de l'autre sans besoin de plus ? Ce qui me conviendrait remarque, tout me convient si j'ai le droit de l'embrasser et de la sentir contre moi, je me fiche du reste, du secret, du monde. Je suis sur un petit nuage mais les pieds dans le vide, conscient que je pourrais en tomber brutalement et mourir de la chute. Oups ?

« Je sais je sais... »

Mentis-je avec un petit rire alors qu'elle affirmait m'avoir toujours trouvé mignon. C'était souvent le cas, je n'étais que le copain "mignon", roi incontestable et incontesté de la friend-zone... Peut-être étais-je juste un peu plus pour Swan ? Un ami avec avantages ? Serait-ce bien grave ? Non, j'étais prêt à tout vraiment, pathétiquement prêt à tout pour elle. Il fallait vraiment que j'arrête de penser à elle, ça allait de nouveau me rendre fou... Et je devais penser à Naya qui eu la gentillesse d'éteindre son joint pour me faire plaisir. Je lui avais d'ailleurs lancé un petit signe de tête plein de reconnaissance en guise de remerciement, heureux de ne pas avoir à subir de trop cette odeur néfaste qui ne pourrait qu'empirer mon actuel état d'esprit. Mieux valait que je garde un semblant de contrôle sinon j'allais partir dans des aveux et des crises de conscience que je ne souhaitais pas lui imposer. C'était le boulot d'Isaac non ?  

« Ça c'est parce que tu ne t'en laisses pas le temps ! Tu es très talentueuse Naya ! Arrête de croire que tu le dois à cette cochonnerie ! »

Lançais-je avec sérieux mais sans une once de colère. Ce n'était pas tout à fait un reproche, juste la vérité. Ou du moins c'est ce que je pensais puisque j'appréciais sincèrement son travail. J'étais conscient que ce n'était pas toujours facile de trouver l'inspiration, que la drogue devait l'aider à lâcher prise mais je savais qu'elle valait mieux que ça et qu'elle pouvait tout à fait faire des merveilles sans. Question de confiance et de patience. La phobie de la page blanche doit-être dure à gérer remarque... Mais j'ai confiance ne elle et en son art et elle le sait.

« Personne n'est parfait. »

Souriais-je avec un haussement d'épaules amusés bien que je sois réellement soulagé qu'elle ouvre un peu la fenêtre malgré la fraîcheur de la rue. Cette odeur était réellement ma Kryptonite... Quoi que j'avais bien d'autres faiblesse à commencer par une belle Indienne aux cheveux de jais vers qui mon esprit n'arrêtais pas de revenir sans cesse... Calmos, concentre toi Nate ! Surtout que la suite me demandait toute mon attention. Vous savez le petit nuage ? J'en étais tombé finalement, déstabilisé par les aveux de mon amie que je n'aurais jamais soupçonnés. Quel idiot ! Pourquoi n'avais-je jamais cherché à en savoir plus ? Pourquoi ne m'étais-je pas un peu demandé pourquoi elle avait soudain tout quitter pour venir s'enfermer dans le froid Canadien ? J'étais un bien piètre ami de toute évidence ! Mais je fis de mon mieux pour réagir malgré la colère et la culpabilité qui se battaient en moi avec férocité.

« Tu ne m'embêtes jamais. » Promis-je avant de la rejoindre. Nouvelle vérité absolue, j'espère qu'elle en était sûre à présent. « Mouais... Je suis aussi disponible pour les mariages et les enterrements, je te filerai mon flyer. »

Répondis-je avec un petit clin d'œil, un sourire en coin et un léger soupir. La faire rire oui... C'était la moindre des choses mais j'aurais pu faire mieux. Hors je n'étais que le clown de service, celui qui se cache derrière ses pitreries pour ne pas montrer ses propres blessures. Quoi qu'il en soit, l'humour allégea un peu l'ambiance, comme toujours. Mieux que rien oui, même si cela ne nous empêcha pas de reprendre notre sérieux pour tenter de trouver une solution.  

« Je suis heureux que tu aies eu quelqu'un vers qui te tourner. »

Admis-je doucement alors qu'elle me parlait de cet autre ami. Là aussi, mieux que rien... Mais la réaction de la police me mit hors de moi. Justice de merde ! Vivement que je rentre là dedans pour foutre un micro coup de pied à la fourmilière ! Comment pouvait-on dire ça ? Penser ça !? Ils avaient laissé une femme souffrir, risquer la mort même ! Après, je ne savais que trop bien qu'ils ne pouvaient pas faire grand chose de plus... Hors ça ne voulait pas dire que c'était juste ou normal. Quel monde !

« Je crains que ce ne soit partout pareil, ce genre de problème est très compliqué à gérer d'un point de vue juridique... »

Beaucoup de paperasse, présomption d'innocence, mensonges, qui croire, qui est légitime... J'avais étudié ça pendant ma licence et pendant mon stage de formation, pas joyeux clairement. Bien qu'ils auraient au moins pu la soutenir un peu, lui proposer l'ordonnance restrictive ou un semblant de solution car il y en avait... La pauvre Naya était visiblement tombée sur un incapable ou sur un misogyne qui pensait que la femme devait simplement se taire et subir les désirs de son homme... Car il y avait encore des gens comme ça sur terre, même dans les forces de l'ordre. Ça me rendait dingue, clairement, assez pour que je ferme un instant les yeux, inspirant en secouant doucement la tête. Et je dû le faire une fois encore après avoir vu ces photos de mon amie qui m'avaient presque retourné l'estomac. Qui peut faire ça ? Cet Ethan allait passer un mauvais quart d'heure s'il croisait ma route, je m'en fis la promesse silencieuse. Quel monstre... En tous cas, j'espérais que mon état de nerfs ne soit pas trop visible car elle n'avait clairement pas besoin de ça.

« Le problème c'est effectivement la légitimité... » Avouais-je avec un nouveau soupir. Le fameux qui croire... « Mais une ordonnance restrictive ne nécessite pas autant de justifications et peut être établie plus facilement qu'une plainte alors que les retombées sont plus lourdes finalement. J'ignore si ça marchera vis-à-vis de lui mais, légalement, il sera bien plus rapidement inquiété s'il fait un faux pas et ce sera déjà mieux que rien.  » Proposais-je, toujours sérieux et songeur. Je voulais l'aider. Je devais l'aider même, assez d'être le clown de service. « Je sais oui... »

Soupirais-je alors qu'elle refusait de fuir. J'étais d'accord avec elle même si ça m'inquiétait grandement de la savoir autant en danger. La suite de son aveu ne pouvant que me prouver à quel point cet homme était malade. Comment avait-elle pu supporter un truc pareil elle qui semblait si forte et si indépendante ? Quel homme sain d'esprit pouvait-être aussi jaloux et possessif ? Puis la tabasser ? C'était au delà de mes capacité intellectuelle de comprendre un truc pareil et même de l'imaginer. Cela ne voulait pas dire que je ne croyais pas Naya bien sûr mais... Mais c'était énorme. Il fallait vraiment faire quelque chose, la protéger pour qu'elle ne retombe pas dans les griffes de ce malade. Je voulais lui demander pourquoi elle n'avait pas fuis avant, pourquoi elle n'avait pas tenté de faire plus mais elle me l'avait plus ou moins dit finalement : il la retrouvait à chaque fois et la peur l'empêchait de se défendre... Il allait donc falloir frapper plus fort cette fois, user de la justice même si elle n'était pas toujours efficace. Naya n'était plus seule à présent, nous n'allions plus le laisser faire, jamais.

Incapable de trouver les mots justes pour ce genre de situation, je la pris simplement dans mes bras, la serrant doucement dans l'espoir de lui transférer un peu de réconfort et la dose de courage nécessaire à ce qui l'attendait. Car elle allait devoir remontrer ces photos, elle allait devoir reparler de tout ça... Peut-être même allait-elle devoir revoir ce monstre s'il était effectivement dans les parages... Mais nous allions être là, moi, Isaac et d'autres. Hors de question que le cauchemar reprenne, not under my watch. Swan m'avait comparé à Spider-man, il était temps que je sois un peu héroïque dans ma vie, que je mérite un peu son admiration. Au revoir petit notaire insignifiant, je n'allais pas lever les poings inutilement même si j'y étais préparé, j'allais user de la justice, de la loi. Il fallait que ce monstre paye pour ses crimes et qu'il ne puisse plus jamais nuire à personne.

« Ne t'en fais pas, on va trouver une solution pour que ça n'arrive plus jamais. » Promis-je à nouveau, sincère même si conscient que ce ne sera pas facile. « Je vais appeler quelques amis avocats voir ce qu'on peut faire et on va s'en occuper tout de suite. Il faut agir rapidement, il a été assez bête pour nous offrir un peu d'avance. »

Lançais-je, sortant déjà mon téléphone de ma poche en gardant un bras autour d'elle. Parmi mes amis d'université, certains avaient continué les études de droit et étaient aujourd'hui avocats ou, du moins, plus proches que moi de pouvoir l'aider réellement. Je fis défilé quelques noms de mon répertoire avant de m'arrêter sur un certain Max à qui je demandais un rendez-vous par texto. Il était sûrement au travail, je ne voulais pas l'embêter en l'appelant. J'envoyais aussi un message à une Marie pour lui demander si je pouvais l'appeler dans la soirée. Elle était avocate à Montréal aujourd'hui, retournée dans sa ville natale après ses études à Ottawa. Plus j'aurais d'avis mieux ce sera. Max répondit tout de suite qu'il pouvait me recevoir dans l'après midi car il avait de la paperasse à faire et serait donc au bureau jusqu'au soir.  

« Aussitôt dit... » Souriais-je, frottant tendrement son bras comme pour la rassurer. « Et si je t'invitais à manger un truc avant de lui rendre visite ? Un bon repas pourra nous redonner du courage non ? »

Et ça nous remettra un peu les idées en place j'imagine. Il allait nous falloir de l'énergie pour affronter tout ça même si j'étais optimiste. Mon ami était doué dans son domaine et Marie était spécialisée dans le droit des femmes il me semble... J'allais remuer ciel et terre, nous ne pouvions que gagner. Et, au pire, je donnerai quelques coups... Je n'avais pas fait toute cette muscu pour rien quand même !

« Même si je peux aller au rendez-vous seul si tu préfères. Je peux comprendre qu'il ne soit pas facile de parler de ça à d'autres... N'hésites pas, je suis là pour toi. »

Ajoutais-je quand même, conscient de l'épreuve que ça devait représenter pour elle.

Je n'étais pas le genre à juger, trop conscient que nous avions tous nos cicatrices, nos casseroles, nos maux. Chacun traverse sa vie comme il le peut et comme il l'entend mais ça ne m'empêchait pas d'être inquiet pour mes proches et de leur souhaiter le meilleur. Ainsi donc, j'étais inquiet pour mon amie que j'avais l'impression de voir coincée dans une spirale infernale dont j'ignorais comment la sortir. Drogue, relations qui s'enchaînent trop vite... Tout cela derrière un sourire trop joyeux parfois, beaucoup trop pour être honnête. Là aussi j'en savais quelque chose, moi le clown de service qui ne fait que cacher sa tristesse et ses doutes derrières des pitreries. Naya me ressemblait-elle sur ce point ? Que cachait-elle derrière cette lumière qui irradiait pourtant autour de son être ? Je voulais la sauver mais le pouvais-je ?

« Qui sait, sur un malentendu ! »

Souriais-je, ne pouvant pourtant m'empêcher de rougir un peu à son compliment et ne pouvant surtout pas m'empêcher de penser à Swan... Comme j'aimerai que Naya ait raison et que la belle danseuse puisse effectivement tomber sous mon charme ! Comme j'aimerai ne pas être qu'une passade à ses yeux, être plus qu'une nuit merveilleuse dans un hôtel. Quoi que nous n'avions pas fait la même erreur cette fois, moi du moins, je lui avais envoyé un message peu après notre séparation... Juste un petit mot pour lui faire comprendre que ce n'était pas une séparation définitive, pour qu'elle sache que je voulais la revoir... La revoir encore et toujours, à tout jamais, m'enivre encore de son odeur et de sa présence... Condamné, drogué moi aussi, perdu. Mais ce n'était qu'une illusion qui n'allait pas durer car, aussi parfait que Naya puisse me voir, je ne l'étais clairement pas assez pour Swan.

« Je ne suis pas un artiste alors je raconte sûrement n'importe quoi mais je pense que l'inspiration ne peut pas être constante et qu'il lui faut parfois du repos pour pouvoir renaître. À te mettre trop la pression, tu te bloques... Pourquoi ne pas faire une pause ? Prendre des vacances pour te ressourcer un peu et prendre du recul ? Et puis, quelle importance ? Tu as une dead-line à respecter ? Un quota ? » Question sincère, je n'y connaissais rien à tout ça mais j'avais confiance en elle quand même, conscient de son talent. « Dans le genre boulet oui. »

La taquinais-je avec un petit haussement d'épaules bien qu'une fois encore sincèrement touché par son compliment. Elle me connaissait assez pour savoir que je me dépréciais souvent sans que ce soit réellement... Problématique ? Ce n'était pas à la quête de compliments que je faisais ça, c'était une sorte de réflexe, une passion pour l'auto-dérision qui me protégeait un peu en quelque sorte. Si les gens ne pensais rien de moi, ils n'attendaient rien. S'ils me sous-estimaient, je ne pouvais pas les décevoir et c'était ce qui comptait le plus à mes yeux. Passer sous les radars, rester discret, ne pas me faire trop remarqué à part pour mes plaisanteries qui ne révélaient rien de moi. Garder le secret donc, ne pas avoir à trop me confier, ne pas être interessant. Mais sinon je vais bien hein !

Et ça n'a pas la moindre importance d'ailleurs car mon amie ne va pas bien et que je me dois d'être là pour elle. M'effacer pour les autres, toujours les faire passer avant moi, ne pas me concentrer sur mon cœur, sur mes doutes. Vieux réflexe là aussi, un de ceux que je ne voulais pas changer. J'avais été éduqué pour être généreux, pour être à l'écoute, pour aider mon prochain. Des valeurs chères à mon cœur comme elles l'étaient pour mes parents. Je n'hésitais donc pas à insister un peu pour tirer les vers du nez de mon amie même si je regrettais bien vite de l'avoir fait, conscient que cet aveu avait dû lui coûter. Mais, au moins, c'était dehors et je pouvais maintenant l'aider du mieux que je le pouvais. C'est ce que font les grands frères non ? Ils vous emmerdent mais ils vous sauvent. Ils essayent du moins.

« T'as pas interêt. » Souriais-je, espérant qu'un peu de légèreté adoucirait l'atmosphère devenue étrange suite à son récit. « Alors nous lui devons tous les deux beaucoup. »

Avouais-je, toujours avec un sourire tendre et rassurant. J'ignorais qui était ce garçon mais il avait sauvé Naya alors je ne pouvais que l'apprécier. L'autre en revanche ? Lui allait morfler... Je ne suis pourtant pas un violent de nature, pas effrayé à l'idée de me battre mais plus pour les discutions en principe. Mais qui discute avec ça ? Ce monstre ne mérite pas de discours, il mérite une punition... Ok, je ne suis pas Spider-man, je suis plutôt... Deadpool ? Ou Batman si on veut faire un peu plus classe. En tous cas je n'épargnerais pas les criminels comme le fait trop gentiment l'homme araignée, le monde est trop plein de démons, la justice est trop laxiste... Enfin, je n'ai pas non plus envie de devenir un criminel pour tenter de jouer les super-héros, nous allons trouver une solution légale et efficace, la protéger.

« Je ferai de mon mieux. » Promis-je sur le même ton et avec ce même sourire qui peinait à présent à cacher ma colère envers son ex. « Et j'ai la chance d'être entouré de femmes qui n'hésiteront pas à me remettre sur le droit chemin ! »

Plaisantais-je en lui adressant un clin d'œil amusé. Alléger l'atmosphère, plaisanter un peu pour lui redonner le sourire, faire de mon mieux pour me calmer aussi. En tous cas je la savais capable de me coller des baffes au besoin et je savais que Swan serait là aussi... Non, j'espérais que Swan soit là elle aussi, autre victime d'un homme trop violent même si j'ignorais encore le fin mot de l'histoire. S'étaient-il fait passer le mot ? Voulaient-ils me pousser vers la justice en maltraitant les femmes chères à mon cœur ? Était-ce une coalition ? Je l'ignore mais ça ne pouvait que me donner encore plus envie de faire quelque chose, de prendre ce badge dont j'avais tant rêvé pour tenter de rendre ce monde meilleur à mon échelle. Petite, certes, mais c'est déjà mieux que rien non ?

« Comme toujours, la majorité paye pour les extravagances d'une minorité. » Soupirais-je. C'était le cas pour les femmes mais pour trop d'autres choses dans la société. Une minorités fait n'importe quoi, on durcit les règles et ça retombe sur les gens qui n'avaient rien demandé. « Mes cours remontent à loin mais je vais me renseigner. Et nous avons son numéro de téléphone maintenant alors il s'est clairement tiré une balle dans le pied. »

Notais-je même si j'étais conscient qu'il allait falloir plus que ça. Mais je voulais d'abord être sûr, inutile de stresser Naya inutilement, elle était déjà assez troublée comme ça. Si bien que je finis par la prendre dans mes bras, espérant la soulager un peu tout en lui prouvant physiquement que j'étais là pour elle. Une étreinte amicale mais sincère dans laquelle elle étouffa un sanglot qui me brisa le cœur. Je voulais faire plus, avoir des super-pouvoirs pour la venger plus concrètement que ça... Hors je n'étais qu'un homme et notaire de surcroit. Mais j'avais des relations, des amis qui pourraient nous aider. Ça et une volonté de fer quand il s'agit de protéger les gens que j'aime. Il ne savait pas dans quelle situation il venait de se mettre maintenant que Naya n'était plus seule. Ou, du moins, je l'espérais. Il fallait qu'il paye ! Doucement, je caressais le dos de la jeune femme, mon menton posé sur sa tête, mâchoire serrée par la colère.

« Ne dis pas ça, tu n'es pas une incapable ! »

La corrigeais-je, reculant un peu ma tête pour lui lancer un regard qui se voulait noir mais qui ne pouvais pas l'être envers elle. J'étais pourtant sincère, je ne voulais pas qu'elle se déprécie, surtout pour ça ! Elle avait fait de son mieux, elle avait traversé l'enfer ! Hors de question qu'elle pense ne pas mériter d'aide ou de considération, jamais de la vie !

« Tu as fait ce que tu as pu Naya et c'est déjà très courageux de ta part. Tu mérites de l'aide, il y a des choses que nous ne pouvons pas faire seuls et c'est à ça que servent les amis. »

Ajoutais-je, toujours sur le même ton de faux reproche malgré cette tendresse que je ne pouvais pas quitter quand nous parlions. Puis je ne voulais pas lui faire de mal, je voulais simplement qu'elle se rende compte de la réalité : elle était courageuse, elle avait déjà vécu beaucoup de choses, il était temps qu'elle se repose, qu'elle décharge ce poids sur d'autres épaules.

« Parfait alors ! Vas te rafraîchir un peu et je t'emmène ou tu veux. » Souriais-je, heureux qu'elle accepte de sortir malgré tout. Je la serre un peu plus contre moi puis dépose un baiser dans ses cheveux avant de la libérer. « Et c'est tout à ton honneur. »

Affirmais-je, toujours souriant et toujours sincère. Elle était toujours debout, toujours vivante. Une vraie battante que j'étais fier de pouvoir aider un peu. C'était la moindre des choses, le minimum que je puisse faire. Et commencer par un repas gargantuesque était le meilleur moyen de recharger nos batteries et de lui redonner le courage dont elle avait besoin. J'étais fier d'elle vraiment, fier d'être son ami aussi, de pouvoir contribuer à sa nouvelle vie que j'espérais heureuse. Elle le méritait vraiment et j'allais tout faire pour l'aider.