On dirait bien que mes début de week-end ne seront jamais des plus relaxants. La réunion du soir est interminable et j'ai l'impression de faire une partie de scrabble avec mon cerveau posé face à moi. La journée a été longue à m'occupée des activités pour les enfants et m'atteler à la préparation du spectacle de fin de saison. Quelle idée j'ai bien pu avoir de m'imposer autant de responsabilités ? Je rechigne à la tâche mais ils ne m'en demandent pas plus qu'aux autres animateurs, c'est juste que moi je veux toujours tout faire trop bien et trop vite. C'est en écoutant d'une oreille les instructions d'Olivier que je gribouille dans mon carnet de notes les idées de costumes pour la représentation. J'ai choisis de monter Grease avec l'ensemble des animateurs, mais il faut que je pense à l'avancée des costumes mythiques et c'est l'une des plus grosses part du boulot avec les décors et la mise en scène... Heureusement les idées fusent et j'arrive assez bien à retranscrire les idées de mon film préféré avec les matériaux et maquettes nécessaires. La réunion touche enfin à sa fin, elle aura durée moins longtemps que prévu mais ça paraissait jusque là interminable. Je rassemble mes affaires et quitte la salle.
« J'ai tellement picolé le week-end dernier que j'ai encore mal au crâne tu me crois ? » gémit Mélanie, ma collègue blonde attribuée à l'entretien des mobil-homes. Elle qui est du genre à toujours vouloir sortir et se mettre la tête à l'envers, je m'étonne qu'elle ne me propose pas encore une de ses escapades nocturnes dont elle a le secret. « Il faut dire que tu as un peu abusé samedi dernier. Je suis si déçue de ne pas avoir eu mon téléphone sous la main ! » je lui tire la langue quand elle me répond par un doigts d'honneur. Par chance, je n'ai pas eu trop de séquelles de la soirée dernière et me sent fraîche comme un gardon. Mais aucune envie de retourner dans un bar ce soir, je pense que je vais faire un sevrage de l'alcool pendant un moment. Mais je sent mon ventre crier famine... « Vas-y ça te dit on va se manger un bout en ville ? J'ai pas eu le temps de manger à midi... » je lui bafouille avec mon élastique en bouche, me bataillant avec mes cheveux pour en faire une queue de cheval. « Ouais bonne idée, une soirée calme pour une fois... » nous riions à l'unisson. Si une soirée calme se résume à manger au restaurant, je n'ai pas du tout envie de voir ce que c'est qu'une nuit agitée dans sa tête. Le contexte ne se prêtant pas à devoir nous changer, nous prenons directement la route dans la voiture de Mélanie jusqu'au quartier chinois.
J'ai toujours été fan de la nourriture asiatique et de ses coutumes. Je crois bien que si je pouvais me nourrir essentiellement de sushis le reste de ma vie, je le ferais ! C'était donc tout naturel de combler trou béant de notre estomac par un petit asiatique bien placé. Ou pourquoi pas un Thaïlandais ? Hmmmh non, pas ce soir... Heureusement que personne ne m'entend parler, on dirait que je parle d'humains alors que c'est de nourritures.
Nous entrons dans un buffet à volonté qui fait aussi office de karaoké. La culture du karaoké dans les pays japonais me fascine, ils savent s'ambiancer au moins ! C'est pas ici qu'on trouvera premier degrés des bars français avec du karaoké, ou alors dans les campings... Sinon je n'en ai jamais vue jusqu'ici.
Un jeune serveur d'une vingtaine d'années nous posent à une table debout le temps qu'une autre se libère. Il a tellement de mondes ce soir que tout le monde se bouscule sous les chants d'un quinquagénaires totalement torché qui entonne avec fierté du Johnny Hallyday. Ça fait plaisir à voir que les gens osent se lancer et s'ambiancer sur des sons qu'ils aiment. Je regarde un peu autour de moi mais sent toutefois les yeux de ma pote qui ne me quitte pas. Je lui lance un regard perplexe en haussant un sourcil. « Quoi ? Oui on aurait du réserver mais bon, j'avais trop faim et mcdo ça me gave.. » Autant un petit fast food de temps en temps ça passe bien, mais là j'ai besoin de me remplir le ventre sans avoir la nausée après. Mais je saisis tout de suite que ce n'est pas ce dont Mélanie voulait me parler, toujours affublée de son sourire malicieux qui ne l'a quitte pas quand elle a une idée en tête. « Swaaaaaaan.. » elle commence en croisant les bras sur la table et approchant son petit visage mutin du miens. Quand elle fait comme ça, on dirait une petite fille qui voudrais demander quelque chose à sa maman. « Hot combien tu montes sur scène après le gentil monsieur et tu nous fais ta plus belle prestation ? » le sang me monte aux joues et je la fusille du regard. Non pas que je ne sois pas habituée à la scène à force d'avoir participé aux activités du camping, mais là c'est trop me demander. « Mélanie c'est non ! » je fait l'air faussement choquée mais ne peux m'empêcher de rire. Elle sais qu'elle me tient, je ne résiste jamais à un petit hot entre nous deux. C'est d'ailleurs un secret bien gardé, si quelqu'un veux me défier, il suffit de me dire " hot combien ? " et je vrille direct. « Swaaaaan , hot combien tu montes sur scène après le gentil monsieur et tu nous fais ta plus belle prestation mother fucker ?! » j'éclate de rire en me cachant le visage de mes mains. Elle trouve vraiment toujours les mots pour me faire rire et me chauffer dans des situations les plus absurdes. « Allez hot 10 comme ça tu me fous la paix ! » je rétorque, mauvaise joueuse ce soir. « T'es clairement casse-couille, Buttler. Mais tu vas voir, mon super pouvoir va me rendre service ce soir ! » j'admire son optimisme mais j'espère sincèrement que les étoiles sont de mon côtés ce soir. « 3,2,1... 6! » même pendant le décompte, je n'y croyais plus. Elle venait de remporter la bataille et je la maudissais en voyant se dandiner, fière de sa manœuvre. « C'est pas possible, t'es une sale tricheuse ! » je geint, boudeuse. Le but du jeu est que mon nombre doit être différent du siens si je veux gagner. Or ça n'a pas été le cas. Nom de zeus ! « Holalalala tes followers sur instagram vont s'affoler ! » se félicite Mélanie comme seule réponse en s'emparant de mon téléphone. Ronchonne, je me dirige vers la scène. Autant je suis râleuse, mais je suis aussi bonne joueuse. J'ai hâte de pouvoir me venger de cette seconde trahison.. Ou alors faut que je prenne des cours de hot car là c'est plus possible !
C'est pas forcément différent de la scène du camping sur laquelle je travaille tout les soirs. Mais je ne sais pas. J'ai l'impression que l'humiliation est plus intense quand ce n'est pas consacré uniquement au boulot ! « Wouhouuuuu c'est ma go sûre ça !!!! » hurle Mél du fond de la salle en brandissant mon téléphone, flash activité, alors que je monte sur la scène dans le plus grand des calmes. Je lui fait des gros yeux , mon coeur bat à la chamade mais plus question de reculer à présent. Les gens devant moi sont occupés à manger, d'autres attendent que je me mette à chanter. C'est déstabilisant. De plus, je sais que la chanson que j'ai choisis commencera seulement après mes premières notes... fichtre ! J'aurais du choisir " Libérée Délivrée " comme tout le monde !
« Can Anybody... » ma voix est légèrement cassée par le trac. Je me racle la gorge. « ... find me somebody to love? » les premières notes de piano résonnent et c'est partis. Les projecteurs sont puissants et me font rapidement oubliés le public en face de moi. Peu à peu au fil des paroles je me laisse doucement emporter par la chanson, oubliant tout autour de moi. Voix plus assurée, show-girl dans l'âme j'effectue des petits pas de danse et le public ne tarde pas à me suivre en tapant des mains. Quelle ironie de chanter une chansons sur l'amour, je ne suis même pas sûre de savoir ce que c'est. Et pourtant c'est ma chanson préférée depuis toujours, elle me donne toujours tellement la pêche. Et visiblement je transmet cette joie autour de moi. Je ne peux m'empêcher de rejouer la scène du film " Ella enchanted " où elle chante à tue-tête ce célèbre titre de Queen en dansant et accompagnée en choeurs par les protagonistes. Mélanie connaît cette scène aussi bien que moi et pourtant elle est plus occupée à faire du gringue au serveur qu'à me filmer comme tantôt. Tant pis, je savoure mon heure de gloire en chantant jusqu'à la dernière note où je m'autorise même une petite vague sur le " Love " .
C'est à la dernière note émise par la bande son que les gens m'acclament. J'ose une petite révérence avant de laisser place au chanteur suivant et descend de la scène avec un grand sourire. Parfois Mél n'a pas tord, ses hot sont parfois gênants au début, mais qu'est-ce que je me sent légère une fois cela fait. Comme si je passait des oraux pour un examen final et que je le réussissait haut la main. La foule qui va se servir aux buffets se densifie et je perd de vue Mélanie qui roucoulait avec le serveur. Elle ne perd vraiment pas le nord ... Je me fraie un chemin jusqu'aux buffets et profite pour me remplir une assiette de makis. En voulant m'emparer d'une pince, je touche la main d'un homme qui voulait aussi s'en emparer. Je le regarde droit dans les yeux et lui fait mon plus beau sourire pour m'excuser. « Oups, excusez-moi ! Je ne voudrais pas me battre avec vous pour un morceau de cake. Le jeu n'en vaut pas la chandelle ! » je ris en me mordillant la lèvre. De plus, la carrure imposante de l'homme ne donne pas spécialement envie de lui chercher des noises. Même si j'ai toujours trouvé ça sexy les hommes forts.
« Allez-y, servez vous ! » je l'invite en reportant mon attention sur les graines de sésame « je vous conseille d'ailleurs les nouilles en woke sauté, c'est un délice caramélisé ! » je ris encore, me trouvant très avenante envers cet homme que je ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam « Je vous assure que je ne suis pas payée par le restaurant pour vous dire tout ça ! »
Après un long grognement, je m’extirpe de mon lit. Je ne supporte que très mal que qui que ce soit me réveille, encore moins quand il s’agit d’une gonzesse dont je ne me souviens même plus du nom. Elle me regarde avec un regard plein d’étoiles, un sourire coquin sur les lèvres et dans son plus simple appareil. Elle est belle, brune, bronzée à souhait, une poitrine en poire magnifique et je ne vous parle pas de ce petit grain de beauté qu’elle a sur le ventre et que j’aimerais grignoter… Enfin si je n’avais pas autant besoin de mon café et de manger. Mon ventre crie famine, on l’entend même peut être plus que mon grognement de tout à l’heure. Elle vient m’embrasser et quand elle me demande si j’ai pas perdu son numéro de téléphone, je la regarde de travers sans répondre. Putain, on me casse pas les couilles avant le café. Je me redresse alors sur le lit et je pose mes coudes sur mes genoux et ma tête dans mes mains. Je baille de manière très sonore ! Puis je lève le regard vers elle et je lui invente sur le coup, le mensonge le plus gros que j’ai trouvé « Comment je pourrais perdre ton numéro de téléphone ? Tu as fait du café ? » Quand elle me regarde d’un air désolé, j’ai envie de lui sauter dessus, lui rendre ses vêtements et la faire déguerpir, car elle n’a rien de la femme parfaite à mes yeux. Comment oublier le café pour un homme qui vient de se réveiller après une nuit et une matinée de sexe intensif.
Je n’ai pas attendu longtemps avant de le faire en fait. Elle s’est rhabillée à la va vite et est partie de chez moi après un baiser des plus torrides. J’ai même cru qu’elle allait déjà apporter ses valises le soir même et qu’elle comptait finir sa vie avec moi. Non, mais la seule qui pourrait apporter ses valises ici et escompter avoir un semblant de vie commune avec un connard comme moi, c’est Ellie. Mais la jolie canadienne sait très bien que je ne suis pas du genre à faire une vie de famille, quoique … Quoique je rêverais d’être père, d’être enfin la personne la plus importante aux yeux de quelqu’un. D’un enfant qui aimerait sans conditions !
Mais bon, une fois que je suis seul, que je pose le regard sur l’horloge, je remarque qu’il est déjà 16h15. Putain, un café puis je vais me trouver un truc à becter ! Mais quoi ? J’ai rien dans le frigo que des restes qui sentent un peu beaucoup … Et à l’esthétisme, ça ressemble à des champignons poilus et légèrement vert. Donc je prends un grand sac poubelle et j’y glisse tout sans regarder ce que j’y mets réellement. Je bois mon café par grosses gorgées. Je réfléchis, car il est hors de question que j’aille chez Jeanine, pour qu’elle me fasse encore la morale ? Heureusement, je vois sur mon comptoir, les publicités que j’ai gardées, je ne sais pas pourquoi ! Jusqu’à ce que je tombe sur un buffet à volonté, bouffe et boissons ( dont le saké ). Je me sens mieux, je sais ce que je vais dévorer au soir. Il ne faut pas réservé, juste venir et attendre. Moi ? Attendre ? Jamais !
Alors j’enfiile un jeans, un tee shirt noir et une veste par le dessus et direction le quartier chinois. Là-bas, je trouve vite le petit restaurant qui me semble pas dégueu. J’y entre et ce que je vois sur scène est un joli petit lot. Elle est bien foutue la gamine. J’apprécie la vue ! Même si j’ai l’impression de l’avoir déjà vue quelque part. Enfin soit, de toute façon, mon estomac m’appelle trop pour que je reste bouche bée devant son petit déhanché qui m’intéresse plus que sa voix, il ne faut pas mentir ! Alors direction le buffet, en ne remarquant pas que la jolie petite brunette avait fini son tour de chant. D’ailleurs sa main vient frapper la mienne, je vois bien à son visage qu’elle ne l’a pas fait exprès et là, ce regard, je le connais ! Mais je compte pas lui demander sinon je vais passer pour le dragueur totalement lourd et même si je suis pas des meilleurs, je suis pas un gros lourds. Généralement, je laisse couler et je vois ce qu’il se passe !
« Pourtant si le cake est bon, je tuerais pour en avoir un morceau ! » Puis je la regarde en ayant l’air le plus sérieux possible. Dans un sens, je ne mens qu’à moitié, j’ai tellement la dalle que je mangerais tout le buffet à moi si je pouvais. Puis je rigole et finis par lui répondre, au sujet qu’elle ne travaille pas dans ce restaurant « Il y perdent, car si vous travailliez ici, je crois qu’on serait plus de gars à venir y manger régulièrement ! » Je prends un peu de tout mais au lieu de le mettre dans mon assiette, je remplis un peu la sienne, puis seulement la mienne et je finis par lui montrer une table bien mise en plein centre, assez proche de la scène pour profiter du spectacle mais pas assez prêt pour que les soulards nous crachent dans l’assiette ! « Tu partages ma table ? J’aime bien t’entendre parler de nourriture ! » Et puis, j’aime pas manger seul. C’est comme boire seul, ça n’a rien d’amusant ! D’ailleurs on doit demander pour avoir le saké ? Je regarde un peu partout pour voir si il y a soit un serveur, soit un autre buffet avec les boissons ! « vu que tu sembles t’y connaitre, on se prend où les boissons ? »
AVENGEDINCHAINS
Swan Torres
▲ Black Swan ▲
Avatar & Copyright : Naomi Scott / Bazzart & Tumblr Arrivée à Ottawa : 31/08/2020 Occupation : Espère faire de sa passion son métier
Je suis une éternelle maladroite ! Bien que danseuse avec un certains niveau, en dehors dans la vie de tout les jours je suis une véritable catastrophe ! Incapable de mettre un pieds devant l'autre sans me casser la figure. Et je ne parle pas des objets fragiles qui deviennent poussière entre mes mains... Ce soir, je brille à travers une autre forme de maladresse : la nourriture. Voulant me servir plus vite que les autres, je manque de griffer un homme qui voulais aussi se servir. Je le regarde et reste subjuguée par sa grandeur et son physique de rock star. Je ne peux pas mieux le décrire, avec ses longs cheveux noirs et son allure de bad boys, je m'attends presque à ce qu'il sorte une guitare électrique de sa poche. Même si , en y pensant, c'est plutôt incencé. « Pourtant si le cake est bon, je tuerais pour en avoir un morceau ! » le bel homme semble si sérieux que j'ai un doute, même si je suis friande d'humour noir. Tentant le tout pour le tout, je lui lance un sourire complice et m'approche de lui comme pour lui glisser d'un air discret : « Si vous voulez, je saurais identifier le chef. Je fait diversion sur la scène, vous l'emmener à l'arrière-boutique pour lui soutirer la recette ! » je ris de bon coeur. J'aime beaucoup ce genre de rencontre où la complicité est-elle qu'on croirait se connaître depuis des années. Dans mon cas ce n'est pas bien compliqué, je suis un peu comme une enfant à prendre tout à la dérision. Plus ouverte socialement que moi, c'est rare je pense ! De plus, je ne sais pas si il s'attendait à ce que j'enchaîne sur sa lancé et ça me fait rire rien qu'en imaginant sa réaction. « Il y perdent, car si vous travailliez ici, je crois qu’on serait plus de gars à venir y manger régulièrement ! » je le regarde d'un air étonné avant de sourire. J'ai déjà reçu des remarques lourdes de sens qui ne valent même pas la peine qu'on y prête attention. Là c'est si joliment dit que je me sent touchée par ses mots. Je m'empare d'une assiette avec un sourire mutin, plutôt intéressée à l'idée qu'on se déplace exprès pour me voir : « Je devrais peut-être songer à déposer mon CV à l'accueil alors ! » j'avais envie de rajouter à mes mots " ça serait l'occasion pour moi d'espérer vous y revoir " mais je pense que c'est un peu abusé. Je suis pas du genre à mettre les pieds dans le plat comme ça. Nous commençons à nous servir et je remarque qu'il remplis aussi mon assiette. C'est une attention qui me touche, je le regarde avec des yeux étonnés et un petit sourire avant de faire de même : je dispose des gyozas au légumes sur son assiette accompagné banh mi et de nems. J'imagine que la scène vue de l'extérieur doit être bien rigolote : se remplir mutuellement nos assiettes alors qu'on se connaît depuis dix secondes. « Tu partages ma table ? J'aime bien t'entendre parler de nourriture ! » me propose-t'il en me désignant une table au centre de la salle. Avant de répondre, je me hisse sur la pointe des pieds pour voir où se trouve Mélanie. Elle discutais avec un serveur quand je suis descendue de scène, à présent plus rien, désintégrée. Décidément, cette nana c'est la pro pour me laisser en plan. Mais je vais pas me plaindre, je suis en bonne compagnie. Je souris à l'homme dont je ne connait toujours pas le nom et m'installe là où il m'a indiqué. « Je vais devoir te mettre en garde : je suis un peu comme une sirène. J'envoûte les hommes en leur parlant de nourriture ! Je ne vais pas tarder à te rendre fou en parlant de Carbonara. » je lui souris avant de reporter mon attention sur les cocktails. Ma mère m'a toujours dit que le coeur d'un homme passe d'abord par son estomac, elle n'a pas forcément tord. « Vu que tu sembles t'y connaître, on se prend où les boissons ? » je regarde autour de moi et perçoit des regards hostiles à notre égard de gens qui attendent encore d'être placés à une table. « Alors, normalement c'est un serveur qui nous place à une table et qui viens nous servir les boissons. Mais comme on a un peu niqué le système à se placer tout seul, je vais devoir user de mes beaux yeux pour croiser ceux d'un serveur ! » je fait des guillemets en parlant de mes yeux avant de rire. Je me redresse jusqu'à voir un serveur qui semble débordé à avoir du boulot par-dessus la tête. Je ne sais pas pourquoi il y autant de monde ce soir, d'habitude c'est beaucoup plus calme ! Je commande deux sakés et une carafe d'eau au gentil jeune homme qui s'éloigne très vite pour nous servir très vite. Je regarde le bel inconnu en prenant une grande inspiration : « Je m'appelle Swan.. comme le cygne ! » je glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille . « Tout est allez tellement vite, je n'ai pas eu le temps de me présenter ! C'est assez rare qu'au bout de dix secondes quelqu'un m'invite à sa table ! »
La jeune femme sait faire la différence entre le premier et le millième degré, j’adore ça. J’avoue que pour moi, qui est un véritable gamin, c’est un grand plus. Les femmes manquent souvent d’humour, surtout quand on parle de nourriture. Combien ne m’a pas dit que je ne devais pas les prendre pour des cuisinières, elles n’étaient pas que ça. Putain, leur mère ne leur ont jamais appris qu’un homme se tient en premier lieu par le bide. Non mais c’est vrai, je suis un énorme mangeur, il faut dire que je dois entretenir ma masse ! Je lui fais alors un sourire conquis puis je lui dis, un ton plus bas, sur le ton du secret « Et si on échangeait nos places ? Je monte sur scène, je chante tellement faux que personne ne pourra détourner le regard et toi, tu prends une fourchette et tu menaces le cuistot ! » Quoi ? C’est un chinois, il doit pas être fort ni très grand. J’ai pas envie de le briser pour un rien. Enfin pour continuer ma connerie, je lui tends une fourchette qui me semble particulièrement pointue. Enfin la vérité est que je ne monterai jamais sur scène. Je suis ici pour deux choses, la première, vous l'imaginez bien, la bouffe. J’aime la bouffe chinoise ! Et la deuxième, le saké ! Non mais le saké c’est la vie, c’est tellement dégueulasse au goût qu’on se dépêche de le boire pour en oublier l’horreur en bouche. Alors si on rajoute à ça une très bonne compagnie, c’est parfait comme endroit et comme moment !
Je ne mens pas, elle est sublime, pétillante et avec un sourire envoûtant. Alors quand je lui dis cela au sujet de sa beauté, je ne rigole pas. Je suis sûr que moi je viendrais beaucoup plus souvent. Parce que pour l’instant, je ne vois que des serveurs et des cuistots, pas une seule femme ! C’est dommage, il en faut pour tous les goûts non ? Je rajoute alors à sa réaction, avec un petit clin d’oeil entendu « Au moins, je saurais comment vous retrouver ! » Hey, quand je m’entends parler là, j’ai l’impression d’avoir pris des cours de bonne conduite avec ma meilleure pote, Abby. Elle déteint sur moi, ça fait peur ! Si ça ne tenait qu’à moi, je serais un peu plus direct dans mes phrases. Mais c’est amusant de voir comment un bon phrasé peut fonctionner !
On se sert l’un l’autre et je ne sais pas, j’ai pas envie de manger seul maintenant que j’ai fait une bonne rencontre. Alors je lui propose ni une ni deux de me rejoindre à ma table. En fait, rien à battre qu’il faille attendre ou quoique ce soit d’autre, on ne refuse pas une table à un Weary, un point c’est tout ! Mais à peine je lui aie proposé cette option qu’elle semble chercher quelqu’un, un garde du corps ? Un petit ami jaloux ? Ou juste un moyen de me faire partir en inventant la pire histoire qu’elle puisse trouver en cinq secondes chrono ? Je rigole à sa réponse, stressé au tout début, puis amusé par la fin. « Quand je t’ai vu chercher un dernier recours pour me fuir et quand tu as lâché l’air de rien un “ je dois te prévenir “ je me suis vu me battre avec ton petit ami jaloux ! » Puis je rigole et je rajoute sans lui laisser le temps de répondre « Et qui te dit que je ne t’attire pas dans mon filet pour mieux te croquer toi après ? » Je fais semblant de ne pas avoir dit quelque chose de trop pernicieux. Je fais une moue enfantine et je l’attire avec moi vers la table alors que je lui demande comment on peut avoir à boire dans ce restaurant. Parce que un repas sans boisson, enfin sans saké, c’est pas un repas asiatique. Et je vous avoue qu’elle ne me laisse pas le temps de répondre à ses phrases, qu’elle est déjà partie trouver un serveur à qui elle passe commande. Et hops, on est à la table et elle se présente enfin. Et là, je fais tilt. La soeur de Jackson, c’est bien Swan nop ? Ce petit con bien trop âgé pour ma nièce et qui se l’est tapée ? Ca me fait bien rire ça, je savais qu’elle était jolie, mais depuis qu’elle était devenue si “ femme “ il nous l’avait bien cachée la demoiselle. On s’asseoit et c’est à ce moment là que je me présente aussi sans dire que je vois maintenant qui elle est, autant s’amuser non ? « Moi, c’est Craig ! Enchantée mon joli cygne ! » Et je ne peux pas attendre, je commence à piquer dans mon assiette et avec un grand soupir de délectation, je finis par lui dire « Oh putain, tu as raison, c’est trop bon ! Je referai un prochain tour au buffet après ! » Je vais les ruiner, si on voit déjà mon assiette bien remplie, on comprend pourquoi !
AVENGEDINCHAINS
Swan Torres
▲ Black Swan ▲
Avatar & Copyright : Naomi Scott / Bazzart & Tumblr Arrivée à Ottawa : 31/08/2020 Occupation : Espère faire de sa passion son métier
Il est différent des hommes que je connaît. Il a un humour bien à lui qui match naturellement avec moi. Je suis très sensible à l'humour chez les hommes, c'est ce qui fait une force et un tremplin pour aborder les femmes. Rien de mieux qu'une bonne private joke pour cerner quelqu'un. Au contraire, ce qui me rebute c'est les Rambo leader price avec pour seule sujet de conversation : " Gnuuuuuh regarde mes muscles, gnuuuuh regardent comment qu'ils sont tout gros mes muscles " rien que d'imaginer ça me donne des frissons d'angoisse. « Et si on échangeait nos places ? Je monte sur scène, je chante tellement faux que personne ne pourra détourner le regard et toi, tu prends une fourchette et tu menaces le cuistot ! » pour sa petite confidence, il doit se pencher vers moi. Bon dieu est-ce lui qui est super grand ou moi qui suis super naine ? Son idée ne fait qu'accroître mon sourire et je regarde un peu partout autour de moi pour vérifier que personne n'ai entendu notre plan machiavélique. Je m'empare de la fourchette et la manipule comme quand je faisait tournoyer mes stylos sur ma main en classe de secondaire. J'ajoute à cette petite démonstration des bruits d'effet spéciaux avec ma bouche. « Je vais exterminer l'ennemi mon général et m'emparer de sushis par milliers ! » je dit avec un accent faussement chinois en rigolant. Je vous ai déjà dit que je suis miss catastrophe ? La preuve en image : suite à ma plaisanterie, je lève les yeux et croise le regard d'un serveur qui me juge énormément pour cette petite blague à l'accent oune poccito raciste. Mon sourire ne devient plus qu'une fine ligne sur mon visage, je fait de gros yeux, prise la main dans le sac. Mes joues deviennent rouges de honte et je balbutie des excuses pitoyable... « On est repérés, chef. Je répète, alerte rouge, on est repérés ! » je marmonne à l'attention de Craig en pouffant de rire, toujours avec mon accent pitoyable que j'essais de faire discret à présent. Je renforce les clichés sur les chinois en les imitant, c'est vrai c'est mal. Mais en vrai c'était d'autant plus drôle de me faire surprendre. J'aurais aimé être à la place de mon ami à côté de moi pour voir la tête que je faisait. Je devais être tellement gênée...
« Au moins, je saurais comment vous retrouver! » me glisse-t'il subtilement alors que je remplis mon assiette de nouilles sautées. Je lui lance un regard en coin en me mordillant la lèvre, prête à le traiter de tchatcheur, mais je n'en fait rien. Vue le physique du monsieur et sa facilité à manier les mots, difficile à croire que je sois la seule à qui il ai déjà dit de telles paroles. Même si je sais que bon nombre de filles pourraient vendre père et mère pour être sollicité par un tel homme ! « Il existe des manières plus rapides et plus simples de me retrouver, cher monsieur! » je répond d'un air qui se veux indifférent sans pour autant parvenir à dissimuler les rougissements sur mes joues et le sourire timide au creux de mes lèvres. Les téléphones, les réseaux sociaux... en général retrouver une personne ce n'est pas bien compliqué avec les bons outils. Ça remonte à bien longtemps qu'un homme ne m'ai pas courtisé avec autant de sagesse...
Il me propose naturellement de l'accompagner pendant son repas et j'ai envie d'accepter presque instantanément. Sauf que je ne suis pas venue seule et visiblement mon amie a trouvé un nouveau petit ami pour la nuit ... La solidarité féminine a son apogée ! Mais d'un côté je suis contente car j'avais bien envie de rester seule avec lui. Allez savoir pourquoi. Je suis une amie exécrable.
« Quand je t’ai vu chercher un dernier recours pour me fuir et quand tu as lâché l’air de rien un “ je dois te prévenir “ je me suis vu me battre avec ton petit ami jaloux ! » à l'évocation du mot petit ami je fait des gros yeux, prête à répondre d'une remarque sans appel, mais il me coupe la parole : « Et qui te dit que je ne t’attire pas dans mon filet pour mieux te croquer toi après ? » en feignant l'indifférence. Son air détendu me fascine. C'est comme si il venait de me dire des choses obscènes en récitant naturellement la liste des courses. J'espère que je ne suis pas aussi rouge qu'une tomate, ça le fait pas trop... « Tu voudrais attirer dans ton filet une fille avec un accent chinois aussi mauvais ? » je demande comme pour changer de sujet, troublée par ses mots. Ouais c'est clair que ça fait bien longtemps que je n'ai pas été sollicitée comme ça. Et ça fait un bien fou... « Et ne t'en fait pas pour le petit ami jaloux. Il n'existe pas et c'est pas prêt d'arrivé ! Non je suis venue avec une amie mais elle m'a lâchement abandonné au profit d'un garçon. » je lui souris tendrement en m'installant en face de lui « Je vais sûrement me commander un Uber pour rentrer, c'est moins risqué qu'à pieds ! » rien que de m'imaginer toute seule dans les rues sombres, j'en ai des sueurs froides. Dans ce monde, les filles ne sont pas à l'abris de finir égorgée et violée au détour d'une ruelle... C'est flippant...
Je prend les devants en commandant à boire. J'en profite pour demander une carafe d'eau en plus car je déteste le Saké. J'en bois car je trouve que ça creuse l'estomac et ça donne encore plus envie de se gaver, mais je n'en raffole pas. Loin de là! Quand j'en bois j'ai l'impression de boire du dissolvant... « Moi, c'est Craig! Enchanté mon joli cygne ! » je lève les yeux au ciel en riant « Prend garde à toi Craig, les cygnes pincent fort ! » j'en ai fait l'expérience petite quand maman nous emmenaient au lac donner du pain aux canards. Un cygne m'a même coursée pour que je lui donne mon quignon. Ce jour là je me suis demandée pourquoi on m'avait appelée comme un animal aussi méchant et sadique ! Mais heureusement qu'il est pas mal beau, ça rattrape... J'attaque mon assiette en entendant mon ventre gargouiller. Je manipule les baguettes comme une pro en enfournant les nouilles dans ma bouche. « Tu as raison, c'est trop bon! Je referai un prochain tour au buffet après ! » je lui souris, ravis d'avoir pu le conseiller comme il se doit. Finalement, je vais peut-être vraiment poser mon CV ici en extra. Conseillère de cuisine, ça le fait non ? « Attention à ne pas trop te gaver mon joli Craig ! » je le taquine en reprenant ses mots. Le serveur nous ramène nos boissons et je trinque avec lui avant de boire cul sec le Saké qui me fait monter les larmes aux yeux. « Bonté de dieu, quelle boisson de l'enfer ! » les frissons me gagnent et j'essuie une larme sur mes joues.
On dirait bien que mes début de week-end ne seront jamais des plus relaxants. La réunion du soir est interminable et j'ai l'impression de faire une partie de scrabble avec mon cerveau posé face à moi. La journée a été longue à m'occupée des activités pour les enfants et m'atteler à la préparation du spectacle de fin de saison. Quelle idée j'ai bien pu avoir de m'imposer autant de responsabilités ?