L'automne avait recouvert la ville de ces belles couleurs que j'aimais tant et la température commençait doucement à se rafraichir. C'était de loin la période que je préférais dans l'année et pas uniquement pour les magnifiques clichés que je pouvais prendre dans les lueurs automnales : j'adorais Halloween ! Les costumes, l'étrange électricité qui régnait dans les rues, l'enthousiasme des enfants, les décorations qui fleurissaient un peu partout, c'était entrainant et chaleureux. Comme chaque année, j'avais déjà préparé mon costume depuis longtemps, en peaufinant encore les détails pour être sûre qu'il allait être parfait pour le jour J. Comme j'aimais me déguiser ! M'assurer de chaque détail, farfouiller dans les boutiques ou sur internet pendant des mois afin de trouver LA tenue idéale ! Sans compter les nombreux tutoriels de maquillage en ligne qui me permettaient de faire un peu mieux chaque année. Bref, une vraie gamine !
Heureusement que j'avais de quoi m'occuper officiellement sans ça j'aurais sûrement passé mes journées à coudre ou à faire des essais maquillage... Mais il fallait gagner sa croûte et, aujourd'hui, je le faisais en travaillant au cabinet Safe Haven qui avait eu la gentillesse de me faire un contrat pour quelques heures par semaine. Ce n'était pas pour l'argent que j'y consacrais du temps mais bien par passion car, autant que je puisse aimer mon travail au Book'in bar, j'adorais les animaux. Puis c'était ma formation, mon vieux rêve... Je ne pourrais pas vivre sans ce travail, même si ce n'était que quelques petits instants par semaine. Le contact avec les animaux, l'impression de pouvoir réellement les aider, voir l'espoir et le bonheur dans les yeux des propriétaires... Ça n'avait pas de prix même si ce n'était pas toujours aussi joyeux bien sûr. Mais le jeu en valait la chandelle et je n'aurais abandonné pour rien au monde.
Un avis que je partageais d'ailleurs depuis toujours avec Camille, un ami d'enfance que j'avais eu le bonheur de retrouver à Ottawa depuis peu. Ah Camille et moi... C'était une très longue et belle histoire que le temps ou la distance n'avait jamais pu amoindrir. Camarade de jeux d'abord, premier amour ensuite puis, finalement, frère de cœur. Nous étions si similaires que nous ne pouvions pas être autre chose que ça : deux âmes sœurs amicales. Pourquoi amicales ? Même nous, nous l'ignorons. Nous avions essayé pourtant mais quelque chose clochait. Peut-être parce que nous nous connaissions déjà trop ? Ou justement parce que nous étions trop similaires ? L'amitié restait ce qui nous allait le mieux et nous nous en étions largement contentés depuis, ne perdant jamais le contact même après mon déménagement ici. Je ne pouvais pas perdre Camille non plus, jamais de la vie.
Ce dernier m'avait justement envoyé un texto quelques heures avant la fermeture du cabinet. Il connaissait mon emploi du temps par cœur et ce n'était pas la première fois qu'il m'apportait un animal blessé après la fermeture. À nous deux, nous aurions sauvé les animaux de la terre entière, même s'il avait fallut y laisser notre peau... Une chance que les patrons me laisse le cabinet pour que je puisse faire ce petit quelque chose qui comptait tant pour moi. Soigner un animal blesser, stériliser des animaux errants. Je déduisais les frais de matériel de mon salaire car j'avais la chance d'avoir une autre source de revenue et peu de besoins. Je préférais de loin payer un petit loyer avec des colocataires que vivre dans le luxe d'un appartement individuel, c'était un choix de vie et j'étais heureuse ainsi. Très heureuse même ! Trépignant même à présent d'impatience à l'idée de retrouver Camille une fois mon dernier patient traité. Nous nous voyons pourtant assez souvent depuis son installation mais l'enthousiasme restait le même, deux vrais enfants...
« Hey ! Sorry for the delay, my last patient has stayed longer than expected. »
M'excusais-je, heureuse de retrouver ma langue natale en le retrouvant tranquillement installé dans la salle d'attente à présent déserte. Le cabinet était fait de telle sorte que les patients sortaient par une autre porte, ne croisant ainsi jamais les patients en attente de rendez-vous. C'était un peu plus simple à gérer pour nous et ça évitait d'avoir trop de monde dans la petite salle d'attente. Car ce n'était pas un gros cabinet malgré sa bonne réputation. Un endroit chaleureux et sérieux, familial même. Un vrai petit paradis, aussi bien pour moi que pour les animaux que nous soignons avec amour et attention tous les jours.
« Come ! I can't wait to see what you've brought us this time ! »
Lançais-je avec un signe de main, toujours à l'embrasure de la porte, le regard pétillant d'impatience. Je déposais un bisou sur sa joue au passage puis l'accompagnais dans l'une des pièces de consultation d'un pas léger. Nous allions faire ce que nous aimions le plus et en profiter pour discuter comme nous le faisions toujours : une soirée parfaite donc ! Je refermais la porte derrière nous puis restais debout près de la table d'auscultation avec un immense sourire.
« So, tell me everything ! »
belle âme
Camille Battenberg
† L'amoureux †
Avatar & Copyright : Eddie Redmayne Arrivée à Ottawa : 16/10/2020 Mes écrits : 70 Intervention de Nanabozo : Seulement une fois de temps en temps
Sujet: Re: We'll save them all ! ❀ Camille Battenberg Mar 3 Nov 2020 - 20:27
We'll save them all
Il posa une main délicate sur le haut de la petite cage de fortune, glissant son oreille fascinée quand les jappements d’inquiétude se firent entendre. Il pouvait écouter la petite bête se mouvoir et tenter de trouver une issue malgré la fatigue. Lui préféra rester immobile, ne voulant guère agiter ou plus inquiéter son compagnon de route.
« It’s okay… Don’t worry. » Chuchota-t-il alors.
Au moins, son attention était-elle focalisée sur cette aventure du jour plutôt que sur les derniers évènements de sa vie. Seulement y penser le remit dans cet état de honte de sa propre exubérance. Il en pinça les lèvres, et remercia inconsciemment Abigail quand elle ouvrit enfin la porte. Ses yeux clairs se posèrent sur la jeune femme, et il se leva, avec toute la délicatesse du monde pour ne pas déranger son rescapé.
« Oh don’t worry. I’m always… Glad to see you. »
Ses iris se firent fuyantes malgré un sourire qui montrait toute la sincérité de ses mots. Rares étaient ceux pouvant mettre Camille assez à l’aise pour s’ouvrir ainsi, et Abigail en faisait partie.
Il déposa la cage de fortune sur la table d’auscultation, ses joues se colorant d’un rose allant à merveille avec ses tâches de rousseur au baiser candide de la jeune femme. Ses dents se découvrirent, et il rit, ne sachant guère rendre l’appareil. Cela ne voulait pas dire qu’il n’appréciait le geste, seulement qu’il avait du mal à faire de même.
« Oh hum… » Commença-t-il.
Sa paume se posa avec délicatesse sur l’objet en question, et il ouvrit la petite porte pour enfouir ses mains déjà couvertes de petites blessures pour en sortir une fourrure d’un roux flamboyant. Deux oreilles noires percèrent la lumière ainsi qu’un long museau et des yeux verts bien félins.
Un petit renard, encore bien jeune, observait avec inquiétude la pièce, tandis qu’il laissait Camille le porter et le caresser entre deux oreilles pour le rassurer.
« I found him in the park near my home. I think he was hit by a car… Look at his back leg. »
Le britannique posa l’animal sur la table, le tenant d’une main ferme et douce à la fois. Ses yeux restaient happés par la merveille qu’était cet animal, curieux et anxieux à la fois. Il en étira un sourire plus attendri, comme s’il était tombé amoureux avec cette grâce d’arlequin.
Cependant, il revint à l’humaine à ses côtés, lui jetant un petit coup d’oeil pétillant, pour mieux se focaliser sur leur patient.
« How are you, Abi ? »
La question était emplie de sincérité. Il voulait savoir, dans cette attention qu’il avait pour cette amie de longue date, et cet amour d’un jour. Elle aurait toujours une place bien à elle dans son coeur au capharnaüm effronté.
Je connaissais Camille comme le dos de ma main, assez pour savoir quand quelque chose le troublait et c'était visiblement le cas. Son sourire était pourtant tout aussi sincère que son regard mais je sentais qu'il y avait quelque chose, une sorte de soulagement gêné à l'idée de me voir. Qu'avait-il encore fait ?! Car il était doué pour se mettre dans de beaux draps dont j'étais toujours heureuse de pouvoir le tirer. C'était comme ça entre nous, toujours là l'un pour l'autre, quoi qu'il en coûte et quoi qu'il advienne.
« Gosh ! Glad or relieved ? »
Le taquinais-je avant de déposer un bisou sur sa joue puis de le guider jusqu'à la salle où allait se dérouler une partie de notre soirée. Je n'attendais pas qu'il réponde à ce geste, il n'était pas très à son aise avec les démonstrations physiques contrairement à moi qui était une machine à bisous et à câlins. En fait, je crois que j'avais été un bisounours dans une autre vie ! Le pauvre le subissait depuis des années avec une patience d'ange.
« Oooow he's so cute ! »
De toute évidence il était soulagé de pouvoir détourner son attention et la mienne, ayant effectivement une solution idéale avec ce petit renard absolument adorable. J'aimais tous les animaux mais il faut admettre que j'avais un faible pour ces petits animaux en particulier... Il faut dire qu'ils étaient assez rare à observer bien que relativement présent dans la région. Et celui ci était particulièrement adorable, sans doute trop jeune pour être seul aussi...
« Poor dear... Can I ? »
Demandais-je, de nouveau plus proche de Camille qui tenait le petit animal avec tendresse. Il le déposa délicatement sur la table, me permettant ainsi de le toucher à mon tour, prudemment et délicatement pour ne pas empirer ses blessures mais aussi pour ne pas lui faire trop peur. Le pauvre semblait encore un peu sonné mais il avait apparement su se défendre en vue de l'état des mains de mon ami. Il allait d'ailleurs falloir que je m'en occupe pour éviter une infection.
« Yeah, I'm afraid it's broken but there's no sign of other issues. With a little bit of help he'll be on his paws in no time ! » Souriais-je, relevant un regard pétillant d'espoir et d'enthousiasme vers Camille. « I'm fine ! The shop is working well and we have tons of projects. » Répondis-je, cherchant déjà de quoi soigner notre petit rescapé dans le meuble derrière moi. « And I bet you have something to tell me... Or someone to tell me about, don't you ? »
Dis-je, de nouveau face à mon ami, un air malicieux peint sur mon visage. Je lisais en lui comme dans un livre ouvert ce qui n'était pas si compliqué finalement. Camille avait ce genre de visage, ce regard sincère, ce sourire transparent. Sans compter ses joues qui rougissaient facilement. Il était réellement adorable et je ne souhaitais que son bonheur même si, tout comme moi, il semblait peiner à le trouver. Mais qui sait, il avait peut-être enfin rencontrer quelqu'un digne de ce nom ?
belle âme
Camille Battenberg
† L'amoureux †
Avatar & Copyright : Eddie Redmayne Arrivée à Ottawa : 16/10/2020 Mes écrits : 70 Intervention de Nanabozo : Seulement une fois de temps en temps
Sujet: Re: We'll save them all ! ❀ Camille Battenberg Ven 13 Nov 2020 - 18:43
We'll save them all
Soulagé, ou heureux ? Camille aurait pu dire les deux. Il préféra garder cette pensée pour lui, il ne savait pas comment amener le reste sur la table. Et dans le même temps, il n’osait pas. Abigail et lui se connaissaient certes depuis des années, mais il trouvait toujours le moyen d’être pataud à ses côtés. Pourtant, il ne se sentait pas inconfortable avec elle. C’était plus naturel. Elle prenait les devants, et il la suivait les yeux fermés, les lèvres un zeste pincé, partagé entre l’inquiétude d’où elle le mènerait et l’amusement de cette confiance candide qu’il lui offrait.
Le zoologiste laissa la vétérinaire regarder le renard qu’il couvait du regard. Il observait en silence la jeune femme analyser la blessure pour mieux donner un diagnostic peu surprenant. Il opina du chef, comme pour approuver cet état de fait.
« That’s a relief. » Murmura-t-il, car au moins était-ce réparable.
Ses doigts caressèrent avec gentillesse le haut du crâne de l’animal, tandis qu’il attendait les instructions de son amie, comme le petit assistant docile qu’il semblait. Il se souciait peu de ses boucles rebelles venant chatouiller ses yeux, trop concentré qu’il était sur leur rescapé.
« I should come again… D-do you have new books? »
Camille appréciait le Book’in’bar, car plus que ne pas avoir à parler à autrui, il pouvait se cacher entre une librairie et un mur, un café sur le rebord de la fenêtre, sans qu’on ne vienne le déranger. Abigail et lui partageaient d’ailleurs les mêmes goûts littéraires, quand bien même le britannique s’évertuait à lire en premier lieu tout nouveau livre sur la vie animale. Mais cela faisait quelque temps qu’il n’était pas venu dans le cocon de douceur d’Abigail. Cela lui manquait, étrangement.
La dernière phrase de la jolie blonde et son air malicieux dénoté du coin de l’œil lui firent vite baisser les yeux. Un sourire en biais, bien gêné, se peignit et mis en avant ses taches de rousseur se colorant d’un zeste de rose. Était-il si facile de lire en lui, ou bien Abigail avait-elle des talents de medium ? Un léger rire échappa de sa gorge, sans rien qui ne suivit.
On aurait dit que les mots étaient trop chers pour être prononcés. Camille se racla la gorge, repensant à cette soirée. Bien sûr qu’Abigail pouvait savoir… Il était que raconter ne lui rappelait que trop ce goût de café/vanille et son comportement qui, à ses yeux, était tout à fait outrageux.
« But… I don’t think it will work out. »
Ses lèvres se pincèrent dans un air contrit, et il reposa ses yeux verts d’eau sur Abigail, observant sa réaction, puis ses actions graciles sur le petit animal. Une part de lui cherchait la rationalité, il savait bien Seth attiré par les femmes, c’était ainsi… Une autre part elle, espérait, comme l’altruiste romantique qu’il était.
« Can I help you, somehow? » ajouta-t-il, parlant de leur patient commun.
Malgré les années et la proximité évidente entre nous, Camille avait toujours cette petite pointe de timidité que je trouvais adorable. Adorable et amusante puisqu'elle multipliait considérablement toutes les petites taquineries que je m'amusait à lui lancer. Il y avait cette tendresse en lui, cette innocence presque candide... Un sacré personnage mon Camille et l'une des personne les plus importante de ma vie aussi. Même si pour l'instant une petite boule de poil rousse prend le dessus dans ma liste de priorité, choix que mon ami ne pourra que comprendre et apprécier puisque, là dessus, nous sommes identiques. Je concentre donc d'abord mon attention sur le petit renard, observant avec tendresse et attention ses blessures avant de parler d'autre chose.
« Tons of them ! » Affirmais-je avec enthousiasme, mon dos se souvenant encore trop bien de notre dernière livraison. « You really should pay us a visit someday. » Souriais-je, sachant que l'invitation était superflue. « Oh and I would love your point of view for our "nature" section. You probably have a few interesting title to suggest ? »
Demandais-je, sincère. Nous tenions à avoir l'avis de nos clients en général mais l'avis de Camille sur le sujet sera sûrement précieux. Après tout, c'était aussi son travail "la nature" ! Et je tenais à offrir à nos clients de la détente comme des œuvres plus spécialisées, décision bien sûr approuvée par ma cousine qui avait la même vision que moi de notre commerce. Nous formions réellement une bonne équipe toutes les deux, tout comme je formais une bonne équipe avec Camille quand il s'agissait de sauver des animaux.
Une équipe si soudée que je pouvais lire en lui comme dans l'un de nos livres, trop habituée à comprendre ses regards et à analyser ses silences. Sans surprise, à ma remarque amusée, ses joues se tintèrent d'un jolie rose, agrandissant mon sourire au passage. Dans le mille ! Il y avait bien quelqu'un qui se cachait derrière l'étrange tension que j'avais sentie en lui à l'instant même où il était apparut dans mon champ de vision. Quelqu'un de spécial de toute évidence, quelqu'un dont il il avait sans doute besoin de parler... Et j'étais prête à l'écouter, comme toujours. Avec plaisir même !
« Oh please ! Don't you dare serving this excuse to me ! You're always SO pessimistic ! If I believe the lovely color of your cheeks right now, this is not "just someone"... » Lui lançais-je la tête légèrement penchée comme pour l'accuser légèrement sans pour autant être agressive. « What happened ? »
Il savait qu'il allait devoir passer à la casserole et tout me raconter, c'était toujours comme ça. Et c'était réciproque d'ailleurs même si j'avais eu très peu d'occasion d'être à sa place dans ma vie et encore moins maintenant... Mais je sais que c'est ce qui m'attendra le jour où un miracle me fera rencontrer quelqu'un. Qui sait, un jour peut-être ? Je n'étais pas particulièrement pressée remarque, encore trop troublé par ma dernière expérience malgré tout. Bref.
« I think I'll run a little X-Ray test just to make sure... Would you mind holding him so I don't have to anaesthetize him just yet ? Don't worry, I have a spare Spacesuit ! »
Souriais-je faisant référence à la magnifique combinaison que nous utilisions pour les radios. Le système en soi était assez simple mais nous étions obligé d'être proches des rayons alors il fallait faire attention. Je pouvais toujours anesthésier le petit renard tout de suite mais, si je pouvais attendre un peu pour moins doser, ce serait mieux. Sans compter que nous avions de la chance qu'il soit aussi calme ! Il faut dire que Camille avait réellement un sixième sens avec les animaux... Un pouvoir que je partageais un peu aussi, mais à moindre échelle.
belle âme
Camille Battenberg
† L'amoureux †
Avatar & Copyright : Eddie Redmayne Arrivée à Ottawa : 16/10/2020 Mes écrits : 70 Intervention de Nanabozo : Seulement une fois de temps en temps
Sujet: Re: We'll save them all ! ❀ Camille Battenberg Sam 21 Nov 2020 - 23:07
We'll save them all
C’était toujours un plaisir que de voir le visage de la jeune femme s’illuminer à propos de ses passions. Cela pouvait bien sûr être celle commune sur les animaux du monde, tout comme celle de son endroit à elle, crée de ses propres mains, aux univers et à l’encre infinis. Camille étira un sourire fraternel, de ce plaisir doux et rassuré de la voir toujours si attachée à ce projet qu’elle avait entrepris. Il avait trouvé cela extraordinaire, sortir de sa zone de confort, partir dans cette aventure qui aurait pu chuter mille fois en une période de pandémie. Mai Abigail avait tenu, et s’il ne se surprenait pas de son courage, il restait émerveillé par ce dernier.
« I have more than a few titles to suggest… » Avoua-t-il. « And I’ll come for sure. Just save me my favorite spot, and I’ll come bother you in a few days. »
Sa place favorite : le coin entre la fenêtre et une des bibliothèques, caché d’autrui et pourtant assez proche pour se laisser bercer par le bruit des conversations et des pages tournées. Il se demanda si Seth apprécierait ce genre de lieu si particulier et cosy à la fois. L’avait-il seulement découvert ? Et cela ferait-il étrange s’il le guidait en ce sanctuaire ? Ses lèvres se pincèrent imperceptiblement d’une hésitation et d’une excitation.
« I also have some books I can give you. I finished them all and they could interest students… »
Le zoologiste avait une bibliothèque bien fournie, et ses dons permettaient autant à Abigail de remplumer le Book’in’Bar que lui d’enlever de ce capharnaüm qui lui servait d’appartement.
À l’exclamation de son amie, et la constatation terrible de ses joues rosées, ces dernières prirent plus de cette couleur éhontée. Cela n’avait jamais été un plaisir que d’être un livre ouvert pour qui que ce soit. Il enviait l’impassibilité de Seth là-dessus, mais aussi le naturel d’Abigail qui n’avait pas besoin de cacher, et qui assumait bien ses émotions. Il se mit donc à rire, gardant son regard sur leur compagnon d’infortune pour tenter de cacher ses joues trop rouges à son goût.
Pour autant, il ne se trouvait pas si pessimiste, pas dans cette situation, en tout cas. Il préférait en tout cas chercher à briser ses espoirs que de les monter en flèche, ce qui pouvait être triste… Mais comment pouvait-il faire autrement quand il ne savait pas même ce que pensait la personne de ses tendresses ? Il garda le silence, pour l’instant, à cette question à laquelle tant de réponses devaient être données. Par où commencer ? Qu’il s’agissait d’un homme, qu’il avait fumé du cannabis pour la première fois, qu’il était tellement nerveux qu’il avait bu jusqu’à en embrasser la dite personne ?
C’était beaucoup à partager, et à assimiler. Le britannique n’avait jamais fait part de ses attirances avec Abigail. Bien sûr, elle savait qu’il aimait les femmes, l’ayant aimé, et l’aimant toujours. Mais il n’avait jamais eu le besoin de se définir lui-même, encore moins envers elle. Il n’avait pas de mot pour cet amour, ce besoin, cette attirance qu’importe la sexualité. Il n’avait jamais su décrire ou partager là-dessus.
Le bout de ses doigts caressa délicatement la fourrure rousse, tandis qu’il opinait du chef à la demande de la vétérinaire. Il retint le renard de ses deux mains, se voulant le plus doux possible.
« It’s okay little fellow. You don’t need to worry… It’s okay… Abigail will take good care of you. » Chuchota-t-il à son compagnon.
Nul besoin de cacher ses habitudes de parler aux animaux. Abi’ avait l’habitude, et il la savait tout aussi attirée par ce trait de caractère. L’amour pour les compagnons à quatre pattes amenait forcément à des conversations prônant sur des monologues humains. Camille répéta ces phrases ayant pour but de détendre le renard, pensant aux combinaisons qu’ils porteraient bientôt et qui curieusement, lui donnaient bien envie.
Le temps passa, sans que Camille ne revint sur le sujet de sa venue. Il préféra se focaliser sur le bien-être de leur rescapé, attendant l’anesthésie salvatrice, puis l’enfilage de la dite combinaison. Il se sentait tel un assistant, opinant dur chef et suivant docilement les ordres de la jeune femme. Lorsqu’enfin la radiologie se fit, et que l’attente fut prompte au silence, se sentit-il prêt à en dire plus. Il hésita d’abord, cachant son museau derrière le vêtement épais lui servant de protection physiquement, mais aussi mentale. Il se sentait moins à découvert avec celle-ci.
« T-that someone… It is a man… » Confessa-t-il.
Abigail était bien la première personne à qui il faisait part de cet état de fait. Il ne cherchait pas à cacher cette idée, il ne savait juste pas comment la partager. Maladroit était-il, baissant les yeux pour ne pas rencontrer les siens, sachant pourtant bien qu’elle ne le jugerait jamais sur ses fréquentations. Il se racla la gorge, ajoutant ce brouillage qu’était son âme sur le sujet :
« I-I don’t think I’m gay, or bi. It’s just so foggy… I just love people, you know. For who they are. Like I love you for who you are... I’m not focused on sexuality and so on… It really doesn’t make any sense, does it? »
Il soupira, ses yeux se perdant dans ce souvenir de cette soirée et de ce goût vanille/café. Plus il pensait à son cœur et ses envies, et moins comprenait-il son fonctionnement.
« I think… I didn’t do very well. »
Et malgré cette combinaison épaisse, il se sentait trop à nu.
Il n'y avait pas de mots pour décrire le bonheur que je ressentais en présence de Camille ou de ces rares personnes qui me connaissaient assez pour que je ne me sente pas un peu bizarre. Toujours trop enthousiaste, trop spontanée, trop bavarde... Mais c'était plus fort que moi, j'étais une passionnée optimiste, une batterie infatigable, tout ça pour cacher mes blessures sans doute, même si j'avais toujours eu cette tendance. Quoi qu'il en soit, mon état était toujours encore plus flagrant quand je parlais de ce que j'aimais ce qui était le cas en parlant de la boutique ou des animaux, chose à laquelle mon ami était habitué puisqu'il l'avait trop souvent subit. Sagement, toujours avec cette douceur et cette gentillesse que j'aimais tant chez lui.
« I hope so ! » M'exclamais-je avec un grand sourire alors qu'il affirmait avoir plus d'un titre à me conseiller. J'étais impatiente de les entendre ! « Don't worry, I'll happily kick whoever dares sit there ! » Plaisantais-je ensuite, sachant très bien de quelle place il parlait. « Or maybe I'll just put your name on the chair ? »
Ajoutais-je, une main sous le menton et un sourcil relevé dans un air exagérément sceptique. Comme si je pouvais faire mal à qui que ce soit du haut de mon mètre soixante deux tiens ! Puis j'étais bien trop gentille, c'était de notoriété publique... Quoi que j'étais sûrement capable de me battre pour mes proches, téméraire dans ma loyauté et assez carnassière quand il s'agissait de défendre mes valeurs... L'injustice et moi faisions très mauvais ménage, ça non plus ce n'était pas nouveau !
« That'd be great ! »
Lançais-je ensuite, sans besoin de préciser qu'ils allaient aussi m'intéresser. J'étais ma première cliente en plus d'adorer les lectures de mon amis puisque nous avions beaucoup de goûts communs. Même s'il avait toujours été bien moins prompt que moi à partager ses sentiments, bien trop heureux de pouvoir concentrer son attention sur notre compagnons à poils plutôt que sur la mystérieuse personne qui semblait tant le troubler... Je n'insistais pas, me contentant de lui lancer un petit regard accusateur et un sourire en coin. Il le savait très bien : il n'y échappera pas ! Il en avait déjà trop dit de toute façon... Trop ou pas assez. Dans tous les cas il me connaissait assez pour savoir que je ne pourrais pas laisser tomber cette histoire sans lui avoir tiré les vers du nez !
Mais j'acceptais de lui laisser un peu de temps, me concentrant sur notre tâche, heureuse de retrouver mon assistant préféré. En parfaite harmonie, nous nous affairions donc à soigner le jeune renard, pris dans une chorégraphie bien rodée par notre complicité et le nombre de fois où nous avions travailler ensemble. Camille n'était peut-être pas un professionnel mais sa passion faisait de lui un assistant idéal. Il était attentif, délicat, précis dans ses gestes, un vrai plaisir. Cela nous permis d'ailleurs de terminer bien plus vite que prévu cette tâche, toujours dans nos étranges tenues d'astronautes, le renard calmement endormi entre nous. Ce n'est qu'alors que Camille décida de se lancer, obtenant instantanément toute mon attention et un sourire rassurant.
« Well... Nobody's perfect. »
Souriais-je avec un petit haussement d'épaules et un regard tendre dans l'espoir de le rassurer. Je me fichais bien de son orientation, la seule chose importante à mes yeux était son bonheur et j'étais soulagée qu'il continue à parler. Il semblait perdu ce que je pouvais comprendre, c'était sûrement très nouveau pour lui puis, homme ou femme, les sentiments étaient toujours difficile à accepter et à assumer. C'était souvent violent, inexpliqué, effrayant. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux et on ne réagit pas toujours de la bonne manière, j'en savais quelque chose... Et j'imagine que c'était encore pire quand nos sentiments se dirigeaient vers le même sexe, peur du jugement oblige. Sans compter que... Comment être sûr que ce soit partagé ? Délicatement, je posée ma main gantée sur la sienne, cherchant à capter son regard, un sourire tendre toujours accroché sur les lèvres.
« Love doesn't make any sense Cam', that's exactly why it's so strong. You don't get to chose who you fall for, there's no rule, no explanation and you don't need to put a label on it. » Le rassurais-je, sincère. « You know what ? » Proposais-je, reprenant mon enthousiasme pour lui faire oublier le malaise qu'il devait ressentir face à ses aveux. « Let's finish this and then we'll get a gigantic dinner where you'll tell me everything. » Je serrais tendrement sa main comme pour l'encourager. « You know there's nothing I can't fix ! »
Ajoutais-je avec un clin d'œil complice et amusé. Il n'y avait en effet rien que je ne puisse pas réparer... Enfin, rien pour m'empêcher d'essayer en tous cas ! J'aimais trouver des solutions, aider les autres. Puis j'étais sûre qu'il n'était pas très objectif, sûrement trop troublé par la nouveauté et la puissance de ses sentiments pour cet homme mystérieux. J'étais impatiente d'en savoir plus et impatiente de pouvoir l'aider, il méritait tellement d'être heureux !
belle âme
Camille Battenberg
† L'amoureux †
Avatar & Copyright : Eddie Redmayne Arrivée à Ottawa : 16/10/2020 Mes écrits : 70 Intervention de Nanabozo : Seulement une fois de temps en temps
Sujet: Re: We'll save them all ! ❀ Camille Battenberg Dim 29 Nov 2020 - 19:43
We'll save them all
Avec Abigail, c’était toujours ce zeste de légèreté, d’humour et de complicité. Elle arrivait à le faire rire même dans les moments les plus sombres. Elle arrivait à percer cette timidité et cette incapacité à tout dire, sans avoir besoin de mots pour comprendre. Abigail avait ce don avec autrui, cet altruisme ouvert et extraverti, ce pourquoi ils étaient semblables et différents à la fois. Car elle savait quand un humain pouvait être aussi blessé qu’un animal, dans cette absence de mots elle trouvait ceux qui apaisaient. C’était leur différence : elle avait cette sociabilité qu’il enviait et admirait à la fois.
Camille observa cette main sur la sienne, et malgré leurs combinaisons épaisses, il pouvait ressentir toute l’acceptation et la délicatesse de son amie de longue date. Il ressentait du soulagement à cette acceptation. C’était bien plus sa propre anxiété qui le faisait hésiter. Car il savait bien la jeune femme compréhensive. Ils étaient semblables, presque trop. Un miroir d’altruisme et d’opposition.
« Thank you… » Dit-il, ses yeux semblant si propices aux larmes.
C’était ce trop plein d’émotions chez Camille, il ne pouvait décidément pas être imperturbable. Il remerciait ce costume pour cacher cet aspect de lui-même, quand bien même Abigail l’avait certainement, avec Marie, le plus vu dans cet état.
Camille opina du chef à la mention d’un repas, se voyant déjà suivre Abigail dans un des restaurants de sa connaissance aux options végétaliennes diverses et variées. Sa dernière phrase le rassura tout autant tandis qu’il suivait calmement ses prochains ordres pour soigner le renard.
Si les boutades et les jolies phrases se faisaient présentes durant leur opération, le britannique avait toujours une pensée pour son aveu, et pour les choses à dire. Il ne savait pas tellement par où commencer. Cependant, savoir Abigail sur le coup lui remettait du baume au coeur, donner un peu plus de tangibilité à cet espoir qu’il pensait perdu.
Lorsqu’enfin le renard fut soigné et toujours endormi, le zoologiste l’aida à le mettre dans une des cages à l’arrière du cabinet. Il se permit une légère parole à son encontre :
« I’ll come for you later, little one. Sleep well! »
Dire que Camille s’était attaché au renard en si peu de temps ne serait pas mentir. Son côté timide et mordant - ses doigts s’en rappelaient - lui avaient plus. Il voulait l’aider, et se voyait déjà l’adopter. Seulement, ce ne serait pas une bonne idée. Quel dilemme !
Le britannique se retourna vers sa comparse, ayant déjà remis en place ses vêtements de ville, une chemise d’ailleurs aux boutons mal attachés, dimanche étant avec samedi. Il posa son regard clair dans celui d’Abigail et sans crier garde, la serra dans ses bras. C’était rare, léger, candide, et avec toute la gratitude possible. Il cacha son visage dans son épaule tel un animal trop angoissé de ce nouvel environnement, sur ces sentiments, sur cette personne. Il la relâcha, lui redonnant cet espace vital sans ajouter un mot.
Je m'étais souvent amusée à comparer Camille à un petit animal. Il avait ce côté un peu sauvage, cette attitude timide et asociale que l'on voyait presque toujours chez les animaux non domestiqués. Mais il avait aussi ce petit côté curieux, cette douceur candide... Au fond, il était comme ce petit renard, à la fois effrayé par le monde et plein de reconnaissance, sceptique mais intéressé par ces grands êtres qui tournoyaient autour de lui. C'est peut-être parce que j'étais une bonne vétérinaire que j'arrivais donc si bien à comprendre mon ami alors qu'il peinait tant à s'ouvrir aux humains ? Sûrement aussi parce que je le connaissais trop bien, ayant appris chaque trait de son visage par cœur, reconnaissant chaque degré de son sourire. Il était comme mon reflet dans un miroir, nos cœur en parfaite harmonie.
Ainsi, consciente de son état malgré l'épaisse combinaison qui nous camouflait tout les deux, je n'insistais pas, répondant à ses remerciements par un sourire tendre et un regard compréhensif. Même s'il avait du mal à s'exprimer, je le savais à fleur de peau, prompt à se laisser submerger. Mon but n'était pas de le mettre au pied du mur et je savais qu'il avait déjà fait beaucoup en m'avouant tout ça. Chaque chose en son temps, pas question de lui mettre le couteau sous la gorge même si j'étais aussi curieuse qu'un chat... Qui était donc cette personne ? L'avais-je déjà croisé ? Était-il seulement à la hauteur de mon Camille adoré ? En maman lionne qui se respecte, j'étais prête à sortir les crocs s'il le fallait, on ne touche pas à ma famille comme ça, pas sans en payer le prix. Là aussi, chaque chose en son temps.
« You know you can't keep him don't you ? » Souriais-je alors qu'il disait au revoir à notre compagnon à fourrure. Oui, je savais... Et j'étais comme lui alors c'était un peu l'hôpital qui se fou de la charité. « There is a good animal sanctuary near Chelsea, I can take him there tomorrow if you want. Did you have time to check if his mother was around ? » Demandais-je, avec sérieux après avoir refermé la cage. « Well... I'm afraid she won't take him back anyway, he has our smell... »
Triste vérité, il était parti de sa portée trop longtemps et sera sûrement rejeté. Autant le donner à un refuge qui s'occupera de le réintroduire une fois qu'il sera parfaitement guérit ce qui n'était pas encore tout à fait le cas de toute façon. Quoi qu'il en soit, une fois le petit protégé confortablement installé et nos tenues de villes enfilées, nous nous retrouvâmes entre humains avec une belle perspective de repas devant nous. J'avais faim, comme toujours, et je savais qu'un bon petit plat pourrait décoincer un peu Camille.
Après avoir doucement secoué la tête mais avec un sourire toujours tendre, j'allais me rapprocher de mon ami pour reboutonner sa chemise correctement quand il me surpris par une attaque de câlin fort étonnante de sa part. De mon côté, j'étais un bisounours humanoïde alors je ne reculais pas le moins du monde, profitant de ces trop brèves secondes avec bonheur et glissant même mes mains dans son dos pour l'encourager à rester un peu. Il sentait bon, son odeur aussi était ancrée en moi... C'était comme une madeleine de Proust, me ramenant à notre folle jeunesse et à nos premiers émois, à tout cet amour que nous partagions. Il était si précieux pour moi. Je fermais les yeux une seconde puis les rouvrais en le laissant m'échapper.
« What about The Green Door ? It's been a while ! Or maybe out of town ? I heard there is a nice Vegan restaurant near Gatineau... As you wish really, I'll be happy as long as it is edible ! »
Plaisantais-je même si c'était la pure vérité. Un vrai ventre sur pattes qui donnait tout son sens à l'expression "tout ce qui rentre fait ventre" ! Puis j'avais faim... Comme tout le temps, ma religion m'interdisant de toute façon de refuser un repas. Quelle vie !
belle âme
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: We'll save them all ! ❀ Camille Battenberg
Il posa une main délicate sur le haut de la petite cage de fortune, glissant son oreille fascinée quand les jappements d’inquiétude se firent entendre. Il pouvait écouter la petite bête se mouvoir et tenter de trouver une issue malgré la fatigue. Lui préféra rester immobile, ne voulant guère agiter ou plus inquiéter son compagnon de route.