Debout face à mon miroir de la salle de bain, je me regarde attentivement et je soupire doucement sous la vision que j’y vois… Mes doigts se posent sur mes lèvres qui sentent encore la douceur des siennes, je ferme doucement les paupières caressant les lèvres me souvenant parfaitement de la sensation délicieuse du contact de nos lèvres. Après un petit instant j’ouvre les paupières pour me regarder et je laisse tomber ma main le long de mon corps  * Idiote * dis-je à haute voix en me retournant pour attraper le sèche-cheveux.
Je me sèche les cheveux tandis que mon esprit vagabonde sur cette soirée qui me hante depuis que nous, nous sommes séparés pour rejoindre nos domiciles respectifs.

Depuis, je n’ai pas revu Aidan est-ce que j’y suis pour quelque chose ? Peut-être, je n’en sais rien… Mais je sais qu’il n’a pas cherché à me joindre cela veut peut être dire qu’il regrette ? L’avantage avec Aidan, c’est qu'on ne peut pas remettre son action sur l’alcool, mais du coup cela me perturbe encore plus… Regrette-t-il ? Et moi ? Je regrette d’avoir répondu à son baiser ? Je finis par lâcher le sèche-cheveux dans le lavabo en soupirant d'agacement contre moi même et j’écarquille les yeux quand je réalise que le sèche-cheveux encore branché est dans le lavabo mouillé de mon brossage de dent rapidement je débranche la bête et je me râle dessus pour me regarder une nouvelle fois dans le miroir. Il est évident que je dois mettre le point sur toute cette histoire, il est plus qu’évident que je dois arrêter de me prendre la tête avec ce qui aurait pu en être et ce qui pourrait en être....
Mais je n’aime pas les surprises et pour le coup… Je ne sais pas à quoi m’attendre avec lui donc c’est un peu une surprise non ?

Je marche vers ma chambre où j’ouvre mon armoire et j’en sors une jupe noire, un haut blanc, une paire de collants, une petite veste. Je m’habille rapidement pour ensuite terminer de me préparer… Ma blessure à la cuisse est toujours voyante, elle cicatrise lentement et elle n’est plus en mesure de s’ouvrir, mais elle n’en reste pas moins douloureuse et moche.  Tenue de Eva
Une heure plus tard, je suis enfin prête à faire je ne sais pas quoi puisque je n’ai pas grand-chose à faire aujourd’hui… Enfin, je sais ce que je devrais faire, mais je ne sais pas ce que je pourrais lui dire. Assise sur mon canapé, je regarde l’écran de mon téléviseur qui n’est pas allumé et je réfléchis repensant à tout et à ce qu’on a bien pu me conseiller.

Je mordille ma lèvre inférieure en me relevant du canapé disant à voix haute * Tu n’as rien à perdre, tu n’as rien à perdre, allez va lui rendre visite !  * j’attrape mon écharpe, j'enfile mes bottes et je prends mon long gilet hivernal, sac à main sur l'épaule, je quitte mon logement pour rejoindre mon véhicule. Après plusieurs minutes j’arrive à son studio où il m’a proposé de travailler. Une fois sur le parking je me donne du courage et je finis par sortir de la voiture, j’entre dans l'établissement avec un peu de chance il n’est pas là ? Ah, j’essaie encore de me dérober, de m’enfuir d’une certaine manière. De quoi ai-je si peur ? Il reste un homme comme un autre…Non, ce n’est pas un homme comme un autre et je le sais parfaitement, il me fait ressentir des choses qu’aucun homme ne m’a fait ressentir jusqu’ici et mon Dieu ce baiser….

Je suis directement attiré par la musique country qui flotte dans les airs, je m’enfonce dans l'établissement et je souris légèrement en voyant l’homme de mes fantasmes danser comme s' il allait bientôt s’envoler. Sans me prononcer, je le laisse profiter de ce moment de folie et quand la musique se stop, j’applaudis doucement en le regardant c’est à ce moment-là qu’il se retourne et se rend compte qu’il n’est pas seul. Son invitation à entrer dans la salle me fait avancer doucement dans celle-ci et je me stoppe à quelques mètres de lui.

- Salut…

Dis-je doucement en pinçant mes lèvres ressentant déjà cette envie qu’il m’embrasse ? Bon sang va falloir que je me reprenne ! Mon regard est sur lui, il se perd d’ailleurs tandis que mon esprit lui est déjà collé contre le sien… C’est sa phrase distante dans un sens qui me fait revenir sur terre et me dire qu’il veut peut-être oublier ce qui sait passer entre nous l’autre soir.

- Je… J’étais dans le coin alors… je cligne des yeux et dis plus rapidement comme pour me sauver de ce moment gênant qui est mon envie de lui sauter dessus je voulais parler…

Je ne termine pas ma phrase… Mais je voulais parler du boulot… bon en réalité je ne suis pas venue pour ça, mais de toute évidence il n’y a que le travail qui nous lient alors, je n’ai pas besoin de me ridiculiser davantage si ? Le regard dans le sien je ne dis rien attendant qu’il soulève le pourquoi de ma venue dans les lieux, mais il ne semble pas vouloir en parler non, il semble être pris par d'autres… préoccupations. Moi-même je ne dis plus rien bien trop perdu dans le regard qu’il m’offre alors quand il pose sa main chaude et virile sur ma joue une douceur infinie égale à mille caresses me parcourt en totalité et sans le contrôler je ne peux m’empêcher d’y ajouter une petite pression comme pour coller davantage ma joue à sa joue… Mon palpitant qui en temps normal ne dépasse pas la limite autorisée est en  total excès de vitesse au point où il en loupe des battements. Je suis presque certaine que les battements de mon palpitant sont audibles à l’oreille humaine en ce moment même. Est-ce une illusion d’optique qui se produit puisque je le vois s’approcher de moi ? Mon souffle se coupe et mes poumons se crispent… BORDEL DE DIEU NON ! Je ne rêve pas, il va m’embrasser ses lèvres s'approchent danger... Je n’ai pas le temps de terminer le cours de mes pensées que la pression de ses lèvres se colle sur les miennes. Je sais que rien ne m’oblige à répondre à ce baiser, que rien ni personne ne m’oblige à me rapprocher de lui, mais pourtant, c’est ce que je fais… Alors que je sens son autre main sur mon visage, je pose ma main à plat sur son torse laissant mes lippes se mouvoir sur les siennes. Lippe contre lippe, souffle contre souffle tout ce qui se trouve autour de moi me semble avoir disparu. Doucement mes doigts présents sur son torse s'agrippent à son haut comme pour m’accrocher à lui signe de confiance comme si, je compte sur lui pour ne pas qu’il me lâche de se nuage où j’ai le sentiment que nous sommes perchées. La chute pourrait être fatale …  Après un temps qui me semble bien, trop court, ses lèvres libèrent les miennes et je plante mon regard dans le sien pinçant doucement mes lèvres. Au moment où je compte lui dire quelque chose il parle en premier et sa phrase me fait illumine mon regard, je n'ai pas le temps d'en placer une qu'il continue à parler en m'avouer qu'il en avait atrocement envie et dans un sens je me demande si ça précision doit me rassurer ou pas ? Après tout, on n’embrasse pas une personne alors qu'on en a pas envie.

J'entrouvre mes lippes pour lui dire quelque chose, mais il continue sur sa lancée , il ne lâche rien et il me tire vers les chaises et il m'en donne une pour que je puisse m'asseoir. Telle une marionnette je me laisse faire en le regardant chercher ses moyens ? Les perdre ? Je ne sais pas trop, mais il me semble combattre quelque chose est ce la traque ? La peur que je le repousse ?

Je le laisse continuer sans rien dire d'ailleurs il ne me laisse pas le temps de dire quoi que ce soit même, si je le voulais.
Quand enfin il semble se stabiliser en me demandant le pourquoi de ma venue, je penche légèrement et doucement la tête sur le côté et je m'avance pour déposer mon doigt sur sa bouche afin de m’assurer qu’il ne reprenne pas la parole << Tu parles trop >> dis-je en souriant amusé et conquise à la fois. Je cligne une nouvelle fois des yeux en le regardant toujours et je mordille ma lèvre inférieure avant de doucement déplacer mon doigt pour venir doucement poser mes lèvres sur les siennes pour la première fois puisque jusqu’ici, il a toujours fait le premier pas. Quand il m’a embrassé l’autre soir au bal, la surprise a été présente pour ma part puisque je ne pensais pas lui donner ce genre d’envie, mais maintenant ? C’est tout autre… Et bien que de bases je ne suis pas venu pour me coller contre lui et que je sais parfaitement qu’il mérite bien mieux que moi ! Je suis fatiguée de me battre contre cette envie qui grandit en moi à chaque fois que je le vois << J’ai beaucoup pensé à toi, tu sais et je me suis posé un tas de questions aussi >> je mordille l’intérieur de ma joue et j’ajoute << Tu aurais pu m’appeler …>> dis-je doucement alors à la suite de sa remarque sur le fait est qu’il espérait me revoir. Après tout ? Il connait parfaitement mes heures de boulot, il sait où je bosse en ville du moins où se trouve ma galerie et il doit avoir mon numéro depuis le temps… Où même mon Facebook puisque bien souvent j’aime les publications de l’école concernant les spectacles et autres folies qui s’y trouvent. Puis, je remonte mon sac sur mon épaule en disant << Je venais te parler de l’offre d’emploi que tu m’as faite, il y a quelque temps maintenant >> et franchement ? Maintenant, je ne suis plus certaine de ma réponse concernant cette offre.  

 Mon but n’était pas de le mettre à l’aide bien au contraire et pourtant, j’ai l’impression d’avoir réussi puisqu’il semble bafouiller bêtement et qu’il me semble perdu… Certainement ai-je été une fois de plus trop directe après tout cela me ressemble plutôt bien et dans mes souvenirs certains de mes ex-compagnons me l’ont reproché… Je ne peux pas dire que je n’ai pas eu de relation amoureuse puisque j’ai eu à mon goût bien trop de trous de cul qui sont passés dans ma vie… Je crois bien que sur tous les mecs que j’ai pu avoir un seul était bien et la vie nous a séparés puisqu’il a été muté à l’autre bout du pays … Et les relations à distance ça n’a jamais été mon fort… Ensuite ? Je ne suis tombé que sur des menteurs, des crétins, des flemmards, des connards, des infidèles… Autant dire que j’ai eu un palmarès d’idiot fini et que j’ai certainement sans le savoir gagner l’oscar de la fille qui ne sait pas garder un homme. Il faut dire que l’amour n’est pas quelque chose que je comprends… J’ai du mal à croire à ce fameux sentiment que tout le monde aborde avec enthousiasme… Depuis que mon père a trompé ma mère pour ensuite nous quitter, j’ai beaucoup de mal à croire aux hommes et à l’amour et les expériences que j’ai moi-même pu faire n’aident pas réellement mon jugement sur ce sentiment qui encore aujourd’hui me semble être une légende. Malgré mes relations passées, je n’ai pas le souvenir d’avoir un jour dit les trois mots à un homme… Est-ce parce que je n’ai jamais aimé ? Je n’en sais rien, mais je sais que je n’étais pas prête aujourd’hui est-ce que je le suis ? Je n’ai toujours pas la réponse, mais je sais qu’Aidan me fait ressentir des choses encore inconnues et dans un sens je suis obligé de me l’admettre cela m’effraie. Je pince mes lèvres en entendant qu’il cherche ses mots, il est évident que je l’ai déstabilisé et pourtant, cela n’était pas voulu. Quand il trouve le courage, la force ou bien les mots et qu’il m’en fait part je le regarde attentivement et je cligne doucement des yeux << Des choses à régler, je comprends.. >> je me tais un petit instant imaginant déjà le pire, mais je me décide à lui laisser une chance et j’ajoute << Que je ne veuille pas te parler ? Je fais tellement peur ? >> dis-je doucement en faisant une petite moue le fixant attentivement << Si, tu m’avais appelée j’aurais décroché et je t’aurais parlé >> dis-je pour le rassurer bien que je ne suis pas certaine que cela le rassure. Je l’informe ensuite du pourquoi de ma venue et il semble plus enthousiaste à parler de cela que de ce qui a bien plus se produire entre nous. Une fois de plus il s’emballe, mais il ne termine pas sa phrase. Je lève un sourcil attendant qu’il termine et je ris très légèrement non pas pour me moquer, mais parce qu’il me fait simplement rire, je le trouve adorable à toujours perdre ses moyens de la sorte << On pourrait en parler autour d’un déjeuner ? >> dis-je doucement en le regardant attentivement ajoutant d’une voix toujours posée et claire << Tu pourrais aller te changer et moi je t’attends ici et … Si tu as envie, on peut aller manger un morceau, je te force à rien, si tu n’as pas envie je peux comprendre je peux aussi bien te dire ma réponse maintenant sans déjeuner. >> dis-je en clignant des yeux tandis que mon regard pétille de douceur.

Qu’il ne me rappelle pas je dois avouer que cela m’a un peu dérangé puisque je me suis posé un tas de questions en cette semaine et je pense que toute femme aurait eu les mêmes réflexions que moi… Dans un sens, je lui en veux peut-être un peu, mais quand il m’annonce qu’il avait des choses à régler je ne peux que comprendre… Ma vie est déjà bien compliquée alors qu’elle est clairement ennuyante alors, je comprends qu’il ne doit pas avoir beaucoup de temps et puis peut-être qu’il a quelqu’un dans sa vie ? À dire vrai, je m’imagine le pire pourtant, je ne dis rien pour le moment estimant que ce n’est pas le moment, mais en réalité je ne suis simplement pas prête à me prendre une porte. Je me rends compte que Abi n’a finalement pas tort, il me plait plus que ce que je veux bien le dire, il me plait comme ce n’est certainement pas permis… Et pourtant, il me fait peur d’une certaine manière. J’ignore ce qui m'effraie, est-ce son passé ? Sa célébrité ? La peur de me faire avoir encore une fois par un homme ou simplement le fait est que je tiens déjà à lui de manière plus qu’amicale. Je ne peux pas dire que je suis amoureuse ce n’est pas le cas, mais je sais que je peux tomber amoureuse de ses yeux, de son sourire, je sais qu’il peut être ma faiblesse tôt ou tard et je me suis promise de ne plus être faible pour un homme. Je ne cherche réellement pas à savoir qu’elle genre d'affaires il devait arranger et qu’elle genre d’histoire l’ont empêché de prendre deux minutes pour m’appeler, mais sa petite remarque à la suite me surprend et je lui demande donc, si je fais peur… Jamais personne ne m’a dit que je faisais peur bien au contraire et je ne suis pas certaine de prendre cela comme un compliment, mais il tente de m’expliquer son ressenti face à la situation alors que mon regard est sur lui. Au départ, il ne semble pas en mesure de m'affronter puisqu’il regarde le sol, mais quand il remonte son regard sur moi et qu’il sourit en se mordant la lèvre, je fonds comme une guimauve sous un soleil d’été. Je ne peux m’empêcher de sourire tendrement tandis que mon regard pétille d’amusement << Je ne dirais pas idiot simplement mignon >> je penche très légèrement ma tête et je lui fais part du pourquoi de ma présence… C’est un léger mensonge puisque je suis ici en réalité pour autre chose, mais ce détail, il n’a pas besoin de le savoir si ? Je lui propose d’aller déjeuner et une fois de plus, il me surprend quand j’entends qu’il n’osait pas m’inviter… Est-ce que je suis un monstre effrayant ? Je m’apprête à lui dire un petit quelque chose sur le fait est qu’il n’osait pas, mais il continue en me parlant de se changer. Je hoche la tête << Bien sûr je t’attends fonce >> dis-je d’une voix calme sans et sereine puisque je me rends compte que le plus stressé dans l’histoire ce n’est pas moi, mais bel et bien lui. Je marche doucement dans la pièce en attendant qu’il arrive, j’observe chaque recoin comme si j'étais en train de m'imprégner des lieux. Quand j’entends sa voix, je me tourne et je le regarde lever les mains et sourire de manière désolée. Mon regard le regarde de haut en bas et je le trouve parfait comme toujours << Tu es très bien Aidan et c’est plus que parfait pour aller déjeuner >> dis-je pour le rassurer, mais surtout parce que je le pense. Naturellement je suis le mouvement quand il quitte la pièce et s’occuper de la verrouiller après avoir éteint toutes les lumières, je remonte mon sac sur mon épaule et je l’entends prendre une inspiration comme si, il venait de prendre son courage à deux mains. L’idée qu’il me propose me plait parfaitement << Très bonne idée >> quand il me propose son bras je le prends doucement commençant à marcher à ses côtés sans rien dire de plus puisque j’avoue être un peu prise par des questions. Heureusement, il reprend la parole et brise ce silence qui planait au-dessus de nos têtes. Nous quittons l’établissement pour rejoindre la rue et doucement nous commençons à marcher. Je regarde où je mets les pieds, mais je reste plus qu'à attentive à ce qu’il me dit tandis que je le regarde de temps à autre du coin de l'œil. Ma main sous son bras, l'autre dans la poche de mon manteau, le froid imprègne directement mes vêtements. Son petit rire nerveux et sa main sur sa nuque me font penser qu’il est mal à l’aise. Est-ce que je suis celle qui le met dans un état pareil ? Me rendant compte qu’il a le besoin de parler et que c’est moment puisqu’il semble avoir trouver les mots, le courage de me parler je ne dis rien et je l’écoute avant de me stopper dans la rue et de me mettre face à lui, je plante mon regard dans le sien et mes lippes s'entrouvre pour lui répondre << Tu n’as pas été déplacé pour s’embrasser faut être deux et il me semble avoir participé ce soir-là >> je souris légèrement venant doucement sortir ma main de la poche de mon manteau << Tout dépend de ce que tu attends >> pour lui répondre à sa question qu’il s’est posée, j’ai besoin de savoir ce qu’il attend de moi de nous. Ma main que je viens de libérer de la poche de mon manteau remonte doucement et elle se pose sur sa joue froide à cause de la fraîcheur de la journée << Je pense que celle qui n’est pas assez bien dans l’histoire, c’est moi… Je ne suis qu’une fille ordinaire et tu es un homme exceptionnel. C’est toi qui es bien trop bien pour moi >> dis-je avec sincérité puisque c’est ce que je pense et je passe le bout de ma langue sur mes lippes pour les humidifiés << Je me suis posé ce genre de question, c’est vrai, mais je me suis demandé, si tu n’avais pas quelqu’un puisque tu ne m’as pas donné de nouvelle… >> je fais un pas de plus vers lui pour me rapprocher totalement << Je me suis demandé, si tu regrettais, si j’avais été à la hauteur de tes attentes… >> je me mets doucement sur la pointe des pieds approchant mes lèvres des siennes murmurant << Si, tu as quelqu’un c’est le moment de me le dire >>.

Tout homme normal n’aurait clairement pas laissé passer une semaine avant de me rappeler… Un homme normal aurait appelé le lendemain, le soir même il aurait envoyé un message enfin il aurait pensé à me demander mon numéro ! Et, si cela n'avait pas été fait, il aurait simplement trouvé un moyen de me croiser pour m’offrir des fleurs, du chocolat… Mais je le sais depuis le départ Aidan n’est pas un homme comme les autres, il a ce petit quelque chose de différent et c’est ce qui me plait chez lui.

J’ai eu un tas de relations certaines n’ont duré que quelques jours, semaines tandis que d’autres ont durée des mois et quelques-unes se raconte en années. Je suis tombée sur un tas de mecs différents, j’ai eu le droit à l’intello qui pensait qu’un livre était plus intéressant que ma poitrine, j’ai eu le droit au sportif qui comptait le nombre d’efforts qu’il effectuait lors de nos rapports charnels, j’ai eu le droit à l’acharné du boulot qui était injoignable et jamais présent, j’ai eu le droit au tire au flanc qui ne quittait jamais le canapé de mon salon et qui n’avait pas d’envie et d’ambition professionnelle.. J’ai eu le droit au comique de service. J’ai eu le droit à l’homme violent, jaloux, possessif… J’ai eu le droit à l’infidèle, macho… Bref, les hommes je connais et j’ai pu voir des catégories différentes, mais Aidan ? J’ignore totalement qui il est… Il ne semble être aucun de ses hommes et j’aime cela.

Quand il me complimente, je le remercie en souriant sincèrement puis, l’enthousiasme de marcher à la recherche d’un restaurant me capture. Simplement, nous marchons dans la rue et la conversation continue… Il me semble pour moi important de lui préciser que nous étions deux quand il m’a embrassé à la soirée d’Halloween puisque j’aurais pu le repousser et le gifler, mais au lieu de cela j’ai savourer le moment en participant sans faire de caprice et pour être honnête avec moi-même j’ai trouver que ce moment avait été trop court. Sentant qu’il est nerveux, je le regarde en souriant doucement et mon sourire s'agrandit quand il me dit qu’il a vécu le meilleur baiser de sa vie avec moi, je lui donne une tape douce sur le bras en disant << Dis pas de bêtise ! Avec toutes les femmes que tu as dues embrassé je doute clairement avoir été celle qui tu as procuré le meilleur baiser de toute ta vie, mais c’est gentil de me complimenter >> les joues rougis non pas à cause du froid, mais parce qu’il vient de me complimenter, je me décide à mettre un point sur chaque détail et je m’arrête pour me placer face devant lui. Je lui demande ce qu’il attend exactement puisque lui seul peut me dire ce qu’il veut avec moi… Après tout, il est celui qui ne m’a pas rappelé. Je finalise également le point important qui est que je suis une fille ordinaire et que c’est moi qui ne suis pas assez bien pour lui et non inversement, mais il me reprend après avoir froncé et haussé les sourcils ses paroles me font fondre un peu plus, il est évident que je vais bientôt me liquéfier totalement, s’il continue à me faire cet effet << Moi, je te trouve exceptionnel >> dis-je doucement avec sincérité et je me décide à lui faire part de la totalité de mes questions comme celle sur le regret directement, il me répond sans hésitation pourtant un peu perdue entre ici et ailleurs. Doucement je me rapproche de lui en lui demandant si, il est sûr de ne pas regretter et je lui précise que c’est le moment de me dire, s’il a quelqu’un dans sa vie puisque je ne suis sur le point de l’embrasser une nouvelle fois.

Plus rien autour de nous n’a de sens, j’entends uniquement le saxophone qu’un SDF présent plus bas dans la rue fait joliment chanter et cela ajoute une touche de magie à ce moment. En attente de sa réponse pour déposer mes lèvres sur les siennes, je cligne des yeux quand j’entends qu’il n’a personne “Là” doucement je retombe sur mes pieds me retrouvant plus petite que lui pourtant, mes lèvres restent proches des siennes. Je ne pouvais nier que sa franchise est remarquable puisque je ne connais aucun homme qui aurait été dans ce détail… Et je réalise donc que lors de notre premier baiser, il voyait d’une certaine manière.
Je n’ai guère le temps de dire quoi que ce soit que ses lèvres finissent par franchir la distance minime entre mes lippes et les siennes et je sais que je pourrais le repousser puisque ma raison me hurle de le faire, mais je n’en suis pas capable. La douceur de ses lèvres humide et rugueuse me fait perdre la totalité de mes moyens et j’ignore comment mon cerveau arrive à donner l’ordre à mes lippes de suivre le mouvement délicieux de cette embrassade. Son bras sur ma taille qui rapproche mon corps contre le sien me fait frissonner de bien être et la pression nouvelle qu’il ajoute sur nos lippes me bouleverse et me conquit en totalité au point que je me sens subitement abandonné quand ses lèvres quittent les miennes heureusement son regard attrape le mien pour me maintenir debout et je réponds à son petit sourire << Moi aussi >> dis-je en répondant positivement au fait est qu’il aimerait qu’on se voie plus souvent. Le regard dans le sien, le sourire sur les lèvres, je me sens vivre comme une adolescente qui découvre la vie pour la première fois, c'est étrange comme sensation puisque je ne l’ai pas ressenti depuis mes quinze ans, peut-être même quatorze ans.
Ma main glisse doucement dans la sienne quand une voix se fait entendre nous demandant une cigarette, je tourne la tête en secouant doucement la tête n’ayant pas cela sur moi et je repose mon regard sur l’homme qui est “ Mon petit ami ?” à dire vrai, j’ignore ce qu’il est… Mais mettre un titre n’est pas utile d’après Abi et je pense qu’elle a raison, les titres, ça me fait peur… Surtout en matière de sentiment. Je serre doucement sa main << On va manger ? >> je mordille ma lèvre en le tirant doucement pour trouver un restaurant.

Je ne sais pas pourquoi je suis spéciale à ses yeux et pourquoi, c’est moi qui ai la chance d’être contre lui, mais je sais que je ne regrette pas ce moment bien au contraire et son compliment sur le fait est que je sois celle qui lui a offert le meilleur baiser de sa vie apaise mes doutes d’une certaine manière. C’est certainement bête dans un sens, mais je sais qu’il a eu pas mal de relation et quand je vois les canons qu’il a eu accrochés à son bras et en petite amie j’ai le sentiment d’être un laideron… Alors dans un sens savoir que je suis son meilleur baiser apaise mes doutes. Je suis certainement pathétique, mais c’est ce que je ressens…   La main dans la sienne je le tire pour que nous trouvions un restaurant puisque la faim commence à se faire sentir, mais également parce que le froid ne va pas tarder à paralyser chaque partie de mon corps. Je suis loin d’imaginer à quoi il pense quand nous cherchons ensemble un restaurant et quand enfin, nous trouvons celui qui va nous combler nous entrons dedans.  Je dois avouer qu’il m’a laissé choisir le restaurant et je trouve cela réellement gentleman de sa part. Une fois arrivée devant la table que le serveur nous à gentiment attribué je retire mon manteau allant le poser sur la porte-manteau plus loin et je reviens à table en souriant, je prends place en face de lui, je croise les jambes et je souffle dans mes mains pour les réchauffés avant de poser une main sur la table tandis que l’autre s’attaque à l'ouverture du menu << Tu sais déjà ce que tu veux manger ? >> quand la douceur de sa main se pose sur la mienne, je lève le regard pour le déposer sur nos mains, c’est étrange pour moi ce genre de comportement quand on sait que ma dernière relation n’était pas du tout tactile et qu’elle sait extrêmement mal terminé. Mon regard remonte pour atteindre ses iris et je lui souris, appréciant ce contact qu’il m’offre. Mais, c’est la conversation qu’il entreprend qui me surprend davantage puisque je ne m’attendais pas à ce qu’il me permette de lui poser mes questions sans retenue.   Je cligne deux peut être trois fois des yeux tout en le regardant et je pince mes lèvres non pas hésitante, mais je n’ai pas tant de questions que cela d’ailleurs… Je crois bien ne pas en avoir. Je mordille l’intérieur de ma joue avant de lui dire doucement et d’une voix douce dont les décibels sont parfaits pour que seuls lui et moi puissions entendre << Oh… euh…  Tu sais, je n’ai pas de question en particulier. Je pense que comme tout le monde tu as un passif, mais je n’ai pas de question qui me traverse l’esprit >> le regard désolé je le fixe attentivement << J’apprécie par contre ton honnêteté, tu sais… >> je lui souris et doucement je prends la carte devant moi et je pose mon regard dessus en me disant intérieurement que je ne dois pas être la nana chieuse qui pose des questions débiles… Je ne dois pas être ce genre de femme, mais je ne parviens finalement pas à me retenir et je ferme la carte en soupirant agacer de moi-même << Bon ok… j’ai des questions >> je grimace doucement n’étant pas contente de ma faiblesse, mais bon c’est ainsi et dans un sens avoir des questions prouvent qu’il me plait réellement non ? Puisque je lui porte de l'intérêt << Mais, si je pose des questions tu as le droit d’en faire autant avec moi >> dis-je en souriant doucement à celui-ci << J’en pose une, tu en poses une et ainsi de suite ? >> de ma main libre je dégage mes cheveux rebelles qui agressent mon visage et je lui demande << On est bien d’accord que tu n’as personne dans ta vie, je veux dire je ne vais pas avoir le droit à la petite amie où je ne sais quoi jalouse qui me tombe dessus ? >>. Le regard curieux et pétillant, je ne le quitte pas des yeux.