enroulée sous deux couvertures - naturellement frileuse - le sommeil se fait de plomb sous le toit de la maison nouvellement acquise par les deux gamins (plus si) perdus. chevelure de jais étalée sur l'oreiller, nez niché au creux du cou masculin (( impregnée de son parfum )) yeri remue aux environs de trois heures du matin. sourcils qui se froncent. les pleurs qui parviennent jusque la chambre. elle attend. une minute. deux minutes. elle fait ses nuits d'habitude rory, une prouesse pour un bébé de quatre mois, yeri n'ayant jamais eu à se plaindre de nuits particulièrement courtes. alors quand elle entend que les pleurs n'arrêtent pas, elle remue et se redresse finalement. paupières à semi-closes, elle zig-zague dans la maison qui fait trois fois la taille du petit appartement dans lequel elle vivait avec alisha il y a encore un an. si ce n'est plus. et quand elle pousse la porte de la chambre de sa fille, les pleurs n'arrêtent pas. « shh.. je suis là. » qu'elle murmure, la voix trahissant son sommeil, quand elle tend les bras vers le bébé. et d'abord, elle s'immobilise, yeri. puis, d'une main frêle, elle couvre doucement le front de sa fille. « tu.. charlie ? CHA. » panique de la jeune maman qui déboule dans la chambre où le blond est déjà réveillé. sans doute avait-il aussi entendu la petite, elle l'a senti remuer avant qu'elle ne se lève. entre en trombes dans la pièce avec la fillette tout contre elle. « elle.. elle est bouillante. » elle respire fort, yerim, panique dans les iris de la poupée peinant encore à apprivoiser le premier grand rôle de sa vie.

panique. le ton qui monte dans les aigus, les pupilles dilatées, le corps qui s'agite. charlie il débarque en trombes, tente d'apaiser la jeune maman qui, pourtant, ne semble pas trouver le repos. « mais elle arrête pas de pleurer.. et si elle a mal ? elle a peut-être mal ?? » et pourquoi un bébé ça parle pas ? fixe avec insistance la fillette en larmes comme si elle pouvait lire dans son âme. elle tente de la bercer de la prendre différemment dans ses bras. mais rien. elle ne décolère pas. et la panique revient par vague quand il mentionne l'hôpital. « tu crois que c'est grave ??? » et cette fois, les grands yeux noirs se gorgent de larmes. petite fille qui n'était pas prévue à l'origine, est devenu désormais le centre de l'univers de yerim. elle, et charlie. elle passe une main sur le visage bouillant d'aurora. et elle s'arrête, une seconde. « je crois.. je crois qu'elle a faim. » inhabituel à une telle heure, pourtant, c'est bien le pouce de yeri que la petite se met à chercher pour téter. elle traverse la chambre pour rejoindre la leur, s'assoit au bord du lit avec la petite allongée contre elle, cherchant le sein. « est-ce que tu crois qu'on doit d'abord aller à l'hôpital ? ou.. ou peut-être que la voisine saurait quoi faire ? elle est gentille, elle a trois enfants. » elle respire, tente de réfléchir de façon rationnelle (et accessoirement de ne pas fondre en larmes sous les pleurs de rory). de suivre son instinct de mère. chose qui n'est pas aisée, quand on ne se souvient même pas de ses parents.

et il a raison, charlie. poupée ayant tendance à oublier que ses émotions ont tendance à se répercuter sur la petite. elle s'évade jusque la chambre, cha sur les talons, baisse les yeux vers lui en hochant la tête doucement. « je.... oui. oui tu as raison. » elle respire, yerim. tient soigneusement le bébé tout en tirant sur son haut pour venir nourrir la petite, qui ne se fait pas prier. les pleurs s'apaisent. et si charlie descend et que la brune entend la porte menant à l'extérieur, elle ne bouge pas. regard rivé sur son trésor, sur aurora. la main qu'elle porte à son front de temps en temps, et les larmes qui s'apaisent, d'un côté... comme de l'autre. elle reste là pendant quelques minute, n'ose plus bouger par crainte que la petite ne se remette à pleurer. et quand charlie revient, c'est une rory presque rendormie et ne buvant plus qu'à moitié que yeri serre contre elle. « je- j'ose pas bouger. » qu'elle avoue avec une mine contrie, nez plissé. « elle a l'air calmée, t'as peut-être raison. » doucement, elle vient caresser le visage de sa fille avant de souffler. relever la tête vers le blond, toujours concerné. « on peut peut-être... la recoucher et voir si elle se réveille encore ? et si la fièvre ne baisse pas demain... on appelle le docteur, ou on va à l'hôpital, ou je.. je sais pas... » et y a une sorte de résignation dans sa voix. celle d'une femme qui réalise qu'elle est loin d'être une mère idéale, puisqu'elle ne prend pas soin d'elle-même d'habitude.